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Bamako poursuit son rapprochement avec Moscou

Mahamadou Kane
12 novembre 2021

En visite à Moscou, le ministre malien des Affaires étrangères rappelle que 80% des équipements militaires de son armée sont d'origine russe.

Une Kalashnikov AK-47
Image : picture-alliance/dpa/A. I. Bänsch

Au Mali, la sortie du ministre des Affaires étrangères ce jeudi (12.11) à Moscou continue de faire réagir. Abdoulaye Diop a notamment indiqué à l'issue d'une conférence de presse commune avec son homologue russe, Serguei Lavrov, que 80% des équipements militaires de son armée sont d'origine russe. Cette annonce pourrait laisser penser que les autorités de transition ne font que réchauffer une longue coopération militaire avec en perspective, la probable arrivée du groupe paramilitaire russe Wagner.

A (re)lire également : Des équipements militaires russes au Mali

Les premiers contacts entrele Mali et la Russie dans le domaine militaire remontent au 14 octobre 1960, moins d'un mois après l'accession du pays à l'indépendance et seulement deux jours après le premier défilé militaire de la nouvelle armée malienne créée le 1er octobre 1960. 

"Redynamisation"

Cette coopération militaire s'est poursuivie après la chute du Président Modibo Keita en 1968, comme le rappelle le journaliste et écrivain Daouda Teketé :

"La coopération a continué sous le président Moussa Traoré qui a dirigé d'une main de fer le Mali entre 1968 et 1991. Elle a ensuite connu des hauts et des bas. En 2019, si j'ai bonne mémoire, un accord a été signé sous le régime d'Ibrahim Boubacar Keita,  qui n’a en réalité jamais été concrétisée par la faute du Mali. Je vois que ces derniers jours, il y a une tentative de redynamisation de cette coopération avec la Russie pour le salut de l'armée malienne qui en a tant besoin."

Ecoutez le sujet de notre correspondant à Bamako…

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Djiguiba Keita, du Parti pour la renaissance nationale (Parena) de l'ancien ministre des Affaires étrangères Tiebilé Dramé, ne va pas dans le même sens. Celui-ci rappelle qu'il n'y a rien de nouveau dans la coopération militaire entre Bamako et Moscou :

"Le Mali n'a peut-être pas besoin de Wagner. Le Mali a renforcé sa relation sécuritaire avec la Russie depuis juin 2019 avec le ministre Tiebilé Dramé. C'est lui qui a balisé le terrain. On est en train de parler comme si c'est seulement hier qu'on a ouvert la voie pour un renforcement militaire entre la Russie et le Mali. A l'issue de la visite du ministre des Affaires étrangères à Moscou, le ministre de la Défense y était pour signer le papier. Et quelques mois après, au sommet de Sotchi, le président IBK est parti renforcer les mêmes dispositions en disant au président Vladimir Poutine : c'est vous qui nous avez formé hier et on a encore besoin de vous aujourd'hui plus qu'hier."

A (re)lire également : Mali : quels sont les intérêts des puissances étrangères ?

Pas une surprise

Pour Seydou Traoré, spécialiste des questions de défense et de sécurité, il n'est pas surprenant que l'écrasante majorité des équipements militaires de l'armée malienne soient d'origine russe :

"75 jusqu'à 80% des armes utilisées par l'armée malienne sont de marque russe. Cela a été toujours ainsi depuis l'accession du pays à l'indépendance. Parce que tout simplement, les autres pays font des restrictions sur la vente d'armements au Mali, ce qui n'était pas le cas avec les Russes. Les autorités maliennes étaient obligées de se tourner vers la Russie pour avoir des équipements militaires."

Plus qu'un chiffre, il s’agit d’un argument de taille pour les autorités de transition pour renouer le fil de la coopération militaire avec l'allié russe.

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