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Mali : quels sont les intérêts des puissances étrangères ?

17 septembre 2021

L'éventuelle coopération entre le Mali et le groupe russe Wagner continue de susciter des réactions, alors que le pays attire de nombreuses convoitises.

Image : Nipah Dennis/AFP

La dernière réaction en date suite à l'annonce d'une éventuelle coopération entre Bamako et le groupe russe Wagner , est celle de la Cédéao qui a exprimé son inquiétude lors de son dernier sommet extraordinaire le jeudi 16 septembre à Accra au Ghana. Réaction également de la France et de l’Allemagne qui menacent de revoir leur coopération avec le Mali si des mercenaires russes devaient débarquer dans le pays. Mais outre Paris et Berlin, d’autres capitales observent ce qui se passe au Mali.

Lire aussi : Réaction en Allemagne à un éventuel contrat entre Bamako et le groupe russe Wagner

Des enjeux économiques et stratégiques

Sel, or, calcaire ou encore pétrole, voilà autant de ressources minières exploitées au Mali et qui attirent des investisseurs de divers horizons. 

Alors que plusieurs autres ressources du pays (comme le fer, la bauxite ou encore le pétrole) restent encore largement inexploitées, pour certains experts, le plus grand intérêt d’un pays comme la France est surtout de garder la paix au Mali, notamment pour protéger les gisements d'uranium au Niger voisin.

Le sous-sol du Mali regorge de plusieurs ressources minières comme l'orImage : picture-alliance/Valeriy Melnikov/RIA Novosti

C'est ce qu'explique l’auteur et ancien directeur de la communication de la Cédéao, Adama Gaye, selon qui "la France préserve l’uranium avec Areva qui est au Niger. Des parts de marché aussi avec les multinationales françaises qui viennent gagner les marchés de travaux publics et autres grands projets. Même les ports, ils sont là. Ils veulent préserver leurs parts de marchés."

Mais selon l’ancien ministre malien Mamadou Ismael Konaté, le Mali, à la fois pour sa position stratégique mais aussi pour ses richesses minières, attire de nombreux autres pays. "Le Mali est un grand pays où des enjeux de géopolitique, de géostratégie, de richesses minières et de populations sont posés. Le Mali peut donc susciter des intérêts des pays développés", explique-t-il.

Lire aussi : Plongée au cœur de Takuba, la force européenne au Mali

"Une sorte de guerre froide"

En ce qui concerne l’Allemagne cette fois, ou encore les autres pays occidentaux présents dans la région, les intérêts restent les mêmes, selon Mamadou Ismaël Konaté qui, comme Adama Gaye, estime qu’on assiste à une sorte de guerre froide alors que la Russie semble également vouloir se réimplanter en Afrique. "Les Russes viennent en apportant une expertise, mais évidemment aussi dans l'idée de rappeler au monde qu'ils doivent peser sur les débats internationaux mais aussi qu'ils viennent récupérer des nouveaux marchés, des infrastructures, des terres arables, des terres rares et autres ressources naturelles", précise par ailleurs Adama Gaye.

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Outre les Européens, il faut noter également la présence de pays comme la Turquie, Israël, le Qatar ou la Chine. La Chine qui, comme les autres puissances, convoite également les ressources en fournissant en contrepartie des infrastructures.