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La fermeté de la Cédéao au Mali

Mahamadou Kane
13 décembre 2021

La Cédéao exige la tenue des élections générales, le 27 février 2022. Elle menace de prendre des sanctions, dès le 1er janvier, si le calendrier électoral n’est pas respecté.

La Cédéao tenait un sommet ordinaire au Nigeria
La Cédéao tenait un sommet ordinaire au Nigeria Image : Präsidentschaft von Niger

"Les chefs d'Etat, après de longs échanges, ont décidé de maintenir la date du 27 février 2022 pour l'organisation des élections au Mali. Ils ont décidé de l'entrée en vigueur de sanctions additionnelles en janvier 2022" si les autorités n'honorent pas leur engagement initial de tenir à cette date des élections censées ramener les civils au pouvoir, a déclaré devant la presse le président de la Commission de la Cédéao, Jean-Claude Kassi Brou.

Des chefs d'État de la Cédéao, à Abuja, le 12 décembre 2021Image : Präsidentschaft von Niger

Au sein de la Convention pour le Mali (CPM), Allaye Bocoum dénonce l'illégalité de nouvelles sanctions en perspective de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest contre les autorités de la transition. Pour celui-ci, l'organisation sous-régionale n'a aucun droit de décider du sort des Maliens encore moins de retirer au Mali ses prérogatives :

"Sachant bien que le processus électoral est un processus souverain, la Cédéao veut quand même nous amener à faire des élections bâclées. Sauf que le peuple malien ne l'entend pas de cette oreille", explique-t-il.

Selon Allaye Bocoum, "la Cédéao est entrain de violer tous ses textes parce qu'en matière électorale, l'organisation sous- régionale disait depuis 2018 qu'il fallait aller à des reformes sur le fichier électoral pour ne plus répéter les erreurs qui ont été commises lors des élections présidentielles qui ont été organisées au Mali en 2018."

Jouer la montre

Abdina Karembé, président de la jeunesse de l'Alliance pour la solidarité au Mali-Convergence des forces patriotiques (ASMA CFP)  estime de son côté que les autorités de la transition jouent avec la montre en mettant en avant les assises nationales de la refondation qui ont débuté ce week-end dans le pays, au lieu de proposer un calendrier électoral.

(Re)lire aussi → Les Maliens agacés par l'instabilité politico-militaire

Les explications de Mahamadou Kane

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"La décision de la Cédéao était prévisible et c'est le gouvernement qui pouvait nous éviter cette situation. Malheureusement, le gouvernement ne veut pas se plier au consensus national contenu dans la charte de la transition adopté après le coup d'Etat du 20 aout 2021. Mais bien avant cette décision, le cadre d'échanges des partis et regroupements pour une transition réussie avait dénoncé cette situation. Nous insistons et nous exigeons que le gouvernement respecte cette charte. De notre point de vue, la durée de la transition, c'est 18 mois", soutient Abdina Karembé.

Les nouvelles sanctions de la Cédéao pourraient inclure des sanctions économiques et financières dès le 1er janvier 2022. L'ancien président Nigérian Goodluck Jonathan, médiateur de l'organisation sous-régionale dans la crise malienne est lui attendu à Bamako dans les jours à venir pour évoquer avec les autorités de Bamako l'évolution du processus de transition.