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Terrorisme : la Cédéao veut déployer une force régionale

Mahamadou Kane
21 juillet 2023

L'annonce faite par la Cédéao du possible déploiement d’une force sous-régionale pour lutter contre l’extrémisme violent et le terrorisme est diversement accueilli.

Image : Pius Utomi Ekpei/AFP/Getty Images

Officiellement, cette force aurait pour but de combler le vide laissé par les casques bleus de la Minusma, les forces du G5 Sahel ou encore la force française Barkhane dans le Sahel.

Cette annonce intervient alors que les autorités de la transition malienne ont décidé de collaborer avec le partenaire russe pour assurer la sécurité du pays après avoir renvoyé toutes les autres forces qui y étaient présentes. 

Pour Aboubacar Sidick Fomba, membre du conseil national de transition (CNT), l’emploi d’une force régionale pour lutter contre le terrorisme au sein de l’espace Cédéao n’est pas opportun. 

"Ce n’est pas une force en attente pour lutter contre le terrorisme au Mali. Nous avons déjà vaincus le terrorisme. Le Mali est déjà à 80 – 85 pour cent de territoires récupérés. Nous n’avons donc pas besoin de lutter contre des terroristes. Si nous devons lutter contre des terroristes, c’est bel et bien contre les chefs d’Etat de la CEDEAO qui sont des sponsors officiels du terrorisme au compte de la France. Mais c’est aussi dans l’instinct grégaire de créer le chaos électoral au Mali."

Fabou Diarra, secrétaire à la communication du comité exécutif du parti historique ADEMA Pasj, affirme de son côté que l’idée du déploiement d’une force antiterroriste n’est pas mauvaise. Mais celui-ci exige des garanties. 

Le gouvernement de transition au Mali se mefie de l'idée d'un force régionale dans le paysImage : Annie Risemberg/AFP/Getty Images

"Je ne vois aucun inconvénient s’ils doivent venir pratiquement aider notre pays à lutter contre le terrorisme. Car nous avons toujours estimé que cette guerre-là, nous ne pouvons pas la mener seul. Mais le fond du problème c’est qu’au niveau des nations par rapport au mandat de la Minusma, nos autorités ont toujours demandé la robustesse du mandat de la Minusma, ce qui n’a pas été fait. Au moment où je vous parle, les forces armées maliennes, les FAMa, naturellement jouent leur rôle pleinement dans le cadre de la sécurisation de nos populations. Je crois que cette affaire là, on aurait dû l'analyser froidement."

Moctar Sy, président du mouvement génération engagée, abonde pratiquement dans le même sens avec des questionnements :

"Il faut que l’argent soit disponible, il faut que cette initiative puisse être financée. Il ne faudrait surtout pas que ce soit comme le G5 Sahel ou d’autres initiatives qui ont échoué faute d’une mobilisation réelle des fonds. Là ce sont des questions qu’il faut se poser. Mais en tant qu’acteur de la société civile, je pense qu’il est important d’aller prudemment, de mesurer tous les contours avant de prendre une telle décision. Même si dans l’intention, je reconnais que l’intention est bonne."

Le déploiement dans les meilleurs délais de la force en attente de la Cédéao pour lutter contre le terrorisme est un vœu cher au nouveau président nigérian Bola Tinubu, président en exercice de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’institution sous-régionale.

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