À Tombouctou, le blocus n'est pas effectif
19 décembre 2023Au Mali, les compagnies de transports s’efforcent de maintenir la liaison avec la ville de Tombouctou.
Depuis l’attaque terroriste du bateau qui porte le même nom, le 7 octobre dernier, les habitants de cette grande ville du nord du pays vivent en effet quasiment coupés du reste du pays.
Mohamed Lamine Maïga est un jeune natif de Tombouctou.
Habitant à Bamako, il est parti en avion rendre visite début décembre à ses parents dans la Cité des 333 saints.
Celui-ci raconte, que voyager est devenu un luxe pour les habitants de Tombouctou depuis l’attaque du bateau, il y a trois mois.
"II y a notamment une compagnie de transport terrestre qui fait la navette deux fois par semaine. Il y a également Sky Mali qui est une compagnie aérienne cette fois-ci, qui a repris ses vols le 7 octobre dernier, mais qui est cher. Parce qu'un billet aller-retour Tombouctou-Bamako-Tombouctou coûte en moyenne 280.000 francs CFA. Ce qui n’est pas pour toutes les couches de la population", explique-t-il.
"Tombouctou connaît vraiment des difficultés de transports, notamment en raison de l'insécurité. C’est vraiment un parcours du combattant pour faire le trajet vers le Sud."
Un blocus qui n'est pas effectif pour le moment
Mardi dernier (12.12.23), Iyad Ag Ghaly, le chef du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM, JNIM en arabe), a, dans une vidéo de 22 minutes, défié les autorités militaires au pouvoir au Mali, au Niger et au Burkina Faso.
Selon lui, "l'affrontement est entré dans une nouvelle phase". Avant d’appeler les combattants de la région et particulièrement du nord du Mali à le rejoindre. Ce qui sous-entend un nouveau blocus, notamment sur Tombouctou.
Pour l’instant, cependant, la situation est à peu près normale dans al ville, comme en témoigne cet habitant qui préfère garder l’anonymat.
"iIl y a les cars qui quittent Bamako pour Tombouctou, il y a les petits transporteurs qui quittent Mopti pour Douentza dans le centre du pays. J’estime qu’il n’y a aucun blocus sur la ville de Tombouctou. Les marchés sont assez approvisionnés aujourd’hui. Les prix sont aussi vraiment accessibles par rapport aux mois passés. C’est une fausse alerte", assure-t-il.
Une information que confirment plusieurs sources que nous avons contactées sur place. Mais toujours d’après nos informations, la semaine dernière, une forte détonation, dont l’origine demeure inconnue, a été entendue à Goundam, dans la même région.