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Mali : les autorités veulent une transition de cinq ans

Mahamadou Kane
3 janvier 2022

C'est la proposition faite par le ministre malien des Affaires étrangères Abdoulaye Diop à la Cédéao. Voici les réactions au Mali...

Le chef de la diplomatie malienne, Abdoulaye Diop
Image : Thiam Nana Diallo

Les autorités de la transition prévoient d'organiser un referendum constitutionnel en janvier 2024, des élections législatives en novembre 2025 et la présidentielle en décembre 2026 au plus tard. La proposition divise au sein de l'opinion nationale, surtout que des sanctions supplémentaires de la Cédéao pourraient frapper le pays. 

Ecoutez le sujet de notre correspondant à Bamako

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Les autorités de la transition n'ont pas traîné après les Assises nationales avant de proposer un chronogrammeà la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao).

Cinq ans suffisent-ils ?

Les évènements se sont en effet enchainés au lendemain de ces assises tenues dans le pays du 27 au 30 décembre 2021 et dont les résolutions laissaient la porte ouverte à une durée de la transition allant de six mois à cinq ans. Pour Perpétue Uroogon du groupe des patriotes du Mali, cinq ans est peu pour le régime du colonel Assimi Goita :

"Je dirais même qu’il faut dix ans pour qu'ils puissent redresser le Mali et le mettre sur les rails pour le bien des Maliens. Nous n'avons pas besoin de politiques. C'est la politique qui nous a enfoncé dans ce trou. Nous voulons que notre Mali se redresse afin que les enfants du Mali puissent bénéficier du Mali."

A (ré)écouter également : 

2022, année électorale et d'espoirs pour la jeunesse en Afrique

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Le cadre d'échanges des partis politiques pour une transition réussie composé d'une dizaine de regroupements politiques, condamne de son côté avec fermeté la proposition des autorités de la transition. Amadou Koita, ancien ministre et président du parti PS Yeleen Coura :

"Nous exigeons des autorités de la transition le respect de la charte de la transition, le respect des engagements pris vis à vis de l'opinion nationale et de l'opinion internationale. Nous invitons le gouvernement à entreprendre toutes les actions utiles pour l'organisation des élections générales conformément au calendrier publié par le même gouvernement, le 27 février 2022."

Le spectre de nouvelles sanctions 

Selon certains observateurs, la Cédéao pourrait alourdir ses sanctions contre le Mali après cette proposition de cinq ans comme durée de la transition. Selon le juriste Alifa Habib Koné, l'organisation sous régionale pourrait s'appuyer sur les Etats voisins du Mali :

"Au lieu que la Cédéao  prenne des sanctions qui ne sont pas prévues par ses textes, elle pourrait inciter chacun de ses membres, notamment les multiples voisins du Mali, à rompre leurs relations diplomatiques avec le Mali. Chaque Etat étant souverain peut effectivement prendre cette décision, puisque le pays que nous sommes (Mali) a beaucoup de frontières et n'a pas d'accès à la mer."

Le médiateur de la Cédéao dans la crise malienne, l’ancien président du Nigeria Goodluck Jonathan, est attendu à Bamako ce mercredi (5.01). Quant aux chefs d'Etat et de gouvernement de l’organisation sous-régionale, ils seront en sommet extraordinaire sur le Mali le dimanche 9 janvier à Accra.