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Bamako augmente la pression sur les soldats étrangers

Mahamadou Kane
3 août 2022

Bamako a donné un ultimatum à une société qui héberge des soldats étrangers à l'aéroport de Bamako pour exiger qu'elle cesse ses activités.

L'entrée de l'aéroport de Bamako
Image : Thomas Trutschel/photothek/picture alliance

Au Mali, un ultimatum de 72 heures lancé à partir de mardi (02.08) par les autorités aéroportuaires à l’encontre des forces étrangères d’une base de la Sahel Aviation Services (SAS) expire dans la nuit de jeudi à vendredi.  

Celles-ci ordonnent également la cessation des activités d’accueil et de d’hébergement de la société au niveau de l’aéroport international de Bamako Senou avec effet immédiat.  

Cette décision intervient dans la foulée de l’arrestation, le 10 juillet dernier, de 49 militaires ivoiriens qualifiés par les autorités de Bamako de "mercenaires".  

"Clauses contractuelles" 

Dans le courrier officiel adressé à la Sahel Aviation Services, les autorités aéroportuaires maliennes n’écartent pas, en cas de non-respect de l’ultimatum lancé, d’user de "toutes les voies de droit pour la résiliation du bail qui lie les deux parties."  

Pour Salia Samaké du Mouvement Patriotique pour le Renouveau (MPR), le parti de l’actuel Premier ministre Choguel Kokalla Maiga, cette décision est la bienvenue :    

"Je pense que s’il y a quelque chose de bien qui se passe dans cette affaire. Cela permet à nos structures de contrôle d’être beaucoup plus exigeantes. Lors de la crise avec la gestion du personnel de la Minusma et des autres organisations intervenant dans le secteur, il y a eu assez de laissez-passer. Mais la crise autour des 49 soldats ivoiriens a réveillé beaucoup de nos structures et les gens deviennent de plus ne plus exigeants. Ce qui se passe au niveau de l’aéroport n’est autre qu’une demande de respect des clauses contractuelles."

Pas d'impact sur la Minusma 

La direction des aéroports du Mali estime en effet que l’accueil et l’hébergement des soldats étrangers sur la base de la société Sahel Aviation Services (SAS) n’était pas prévu dans la convention d’utilisation signée en 2018.   

Selon Aly Tounkara, directeur du centre des études sécuritaires et stratégiques au Sahel (CE3S), le dossier des 49 soldats ivoiriens arrêtés au Mali dépasse le seul cadre juridique : 

"On n’est plus dans les questions géopolitiques, géostratégiques que juridiques. De ce fait, cet ultimatum lancé par les autorités à l’endroit de SAS est à prendre au sérieux. Naturellement, lorsqu’on regarde aujourd’hui le blocage entre Bamako et Abidjan, il va de soi qu’un tel appel ne devrait pas connaître un dénouement heureux. Tout va dépendre de comment la partie malienne va s’y prendre au terme de cet ultimatum."

Contactée par la DW, Myriam Dessables, porte-parole de la Minusma, a indiqué que l’ultimatum lancé par les autorités aéroportuaires maliennes à l’endroit des soldats étrangers déployés sur la base de la SAS n’a pas d’impact sur les opérations de la mission de l’Onu au Mali.   

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