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Mali: une coalition pour surveiller la transition

Mahamadou Kane
9 juin 2021

Après l'investiture d'Assimi Goïta, plusieurs partis politiques et organisations de la société civile malienne veulent créer une plateforme pour surveiller le processus de transition.

Le colonel Assimi Goïta a été investi lundi 7 juin président de la transition
Le colonel Assimi Goïta a été investi lundi 7 juin président de la transitionImage : Annie Risemberg/AFP/Getty Images

Constituée majoritairement d'anciens dignitaires du régime IBK, la plateforme aura pour mission d'accompagner la transition en termes de propositions et de veille. Un projet d'appel a été remis mardi (08.06.21) à Bamako aux représentants de la société civile et des partis politiques avant son adoption. 

Une "union sacrée" pour le Mali

Les initiateurs de ce projet d'appel affirment ne pas s'opposer au processus de transition en cours, mais souhaiteraient plus d'inclusivité et de consensus. Plusieurs anciens ministres, aussi bien que certaines figures de la société civile proches de l'ancien régime d'Ibrahim Boubacar Keita, ont pris part à la rencontre.

"Nous allons surveiller cette transition comme du lait sur le feu" a ainsi déclaré Djiguiba Keita, dit PPR, du Parti pour la renaissance nationale (PARENA), de l'ancien ministre des Affaires étrangères Tiebilé Dramé.

"Nous serons comme des sentinelles"

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Adama Tiemoko Diarra, du parti historique ADEMA PASJ, estime de son côté que la gestion solitaire des affaires courantes de l'Etat ne pourrait s'éterniser : "Nous avons pensé que face aux nombreux défis, face à la crise multidimensionnelle que traverse notre pays, aucune force d'isolement ne saurait relever les défis".

Il s'agit, selon l'ancien ministre, "de faire une union sacrée autour du Mali. Il s'agit de conjuguer les efforts des forces politiques, sociales et des personnalités pour relever les défis. C'est cette démarche qui a été entamée aujourd'hui.”

Amadou Koita, leader du parti socialiste Yeelen Coura et ancien porte-parole du régime IBK, abonde dans le même sens : "La gestion du pays ne peut pas se résumer à ceux qui ont des armes et ceux qui sont sortis pour prendre la rue", explique-t-il.

Le parti, dit-il, a pris acte de la nomination de Choguel Maïga comme Premier ministre, mais veut également "une transition réussie et apaisée (...) une transition consensuelle. Si tel n'était pas le cas, nous aviserons. C'est pour cette raison que nous avons fait un appel à tous les patriotes, à tous les démocrates. Nous serons comme des sentinelles, une structure de veille.”

Les initiateurs de ce projet d'appel n'excluent des manifestations dans les jours à venir, si leur message n'est pas entendu.

Lire aussi → Choguel Maïga nommé Premier ministre du Mali

La Cédéao "rassurée"

Parallèlement, une délégation de la Cédéao est à Bamako depuis mardi (08.06.21) pour s'assurer que les exigences d'un retour des civils au pouvoir seront bien mises en œuvre par le nouveau président de la transition. Le chef de la délégation ouest-africaine, Jean-Claude Kassi Brou, a évoqué des "échanges très positifs" après la rencontre entre le médiateur Goodluck Jonathan et le colonel Assimi Goïta. Selon lui, le médiateur "en est sorti rassuré".

"L'engagement de la Cédéao est d'accompagner le processus de transition pour que les élections se tiennent selon le calendrier arrêté par les autorités maliennes", a déclaré le président de la commission de la Cédéao mardi soir devant la presse.

La nécessité de constituer un gouvernement inclusif sera l'objet de la rencontre, mercredi matin, entre le médiateur Goodluck Jonathan, et le tout nouveau Premier ministre Choguel Kokalla Maïga. 

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