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Manœuvres militaires en Afrique contre les djihadistes

Georges Ibrahim Tounkara
28 février 2020

Quelques 1.600 soldats de pays africains et occidentaux ont pris part à "Flintlock" 2020, les manœuvres militaires organisées par les Etats-Unis dans le Sahel.

Mauretanien, Kaedi: Operation Flintlock
Image : DW/F. Muvunyi

Il y a un effort fait par le gouvernement mauritanien - MP3-Stereo

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Dans le désert mauritanien, en plein Sahel, des militaires des forces spéciales allemandes apprennent des techniques de tirs à des soldats mauritaniens. Un important exercice pour les armées du Tchad, du Burkina Faso, du Niger, du Mali et de la Mauritanie, les pays du G5 Sahel. 

D'autres pays comme le Cameroun, la Côte d’Ivoire, le Bénin ou le Ghana, ont également pris part à ces manœuvres militaires.
Mahamat Saleh Erda, soldat mauritanien se réjouit d'avoir pris part à ces exercices. "Je profite de cette occasion, pour remercier tous les partenaires, les membres de "Flintlock "et les fondateurs. La formation est utile, elle nous permet de travailler avec les pays voisins", dit le soldat.

Les attaques djihadistes dans le Sahel ont doublé depuis 2015. Plus de 2.600 personnes, selon les Nations unies, ont été tuées rien qu’en 2019.

Exercice de tirs avec un soldat mauritanienImage : DW/F. Muvunyi

L'exemple mauritanien

La Mauritanie, théâtre de ces exercices militaires, a cependant réussi à tenir les mouvements djihadistes hors de ses frontières. Pour l’ambassadeur américain à Nouakchott,  cet exemple devrait inspirer les autres pays de la région. "Je pense qu’il y a eu un effort mené par le gouvernement mauritanien pour s'assurer qu'il y ait un message venant des imams - venant de toute la société - un message basé sur la tolérance, sur une forme modérée d''islam qui est, bien sûr, une forme traditionnelle d'islam ici en Mauritanie et ailleurs dans le Sahel", affirme Michael Dodman.

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Si les précédents exercices militaires n’ont porté que sur l'entraînement au combat, cette fois, l'armée américaine a dépêché des experts pour aider les populations en s’occupant du bétail. Ainsi, plus de 1.300 vaches ont reçu des soins, selon le capitaine Eric Goodrich des Affaires civiles de l'armée américaine. "Nous voulions examiner les trois plus grands problèmes auxquels le bétail est confronté dans cette région. Il s’agit de l’accès  à l'eau, l'accès aux sources de nourriture et le troisième plus grand problème ce sont les parasites. Même quand il y a de l'eau et de la nourriture, les parasites mangent souvent tout, ce qui fait que les bêtes ne sont pas toujours en bonne santé", explique le capitaine Eric Goodrich.

Formateurs américains en compagnie de soldats du Tchad et du NigeriaImage : picture-alliance/J. Delay

Retrait des troupes américaines du Sahel

Alors que les attaques djihadistes affectent la région, les Etats-Unis pourraient retirer une partie de leurs militaires déployés dans le Sahel. Mais, le directeur des affaires publiques du Commandement des opérations spéciales des Etats-Unis en Afrique ne veut pas spéculer sur la question. Pour le Major Andrew Caulk, "aucune décision n'a pour l’instant  été prise et cela relève du secrétaire à la Défense des Etats-Unis. Mais ce que je peux dire, c'est qu'il s'agit d'un effort international à long terme. Les partenaires africains sont là et je pense que nous devons  reconnaître leurs efforts et les honorer pour les sacrifices qu'ils ont consentis pour protéger leur peuple".

L’Allemagne et la France tentent de leur côté de mobiliser les états membres de l'Union européenne pour qu’ils envoient des  troupes dans la région du Sahel. Pour ces deux pays, la stabilité et la sécurité de l’Europe se jouent aussi dans le Sahel.

Georges Ibrahim Tounkara Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welle