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Mandat d’arrêt international contre Bozizé

Carole Assignon31 mai 2013

Chassé du pouvoir en mars, l'ex-président centrafricain François Bozizé est désormais sous le coup d'un mandat d'arrêt international. Il est poursuivi pour "crimes contre l'humanité" et "incitation au génocide".

Le président centrafricain déchu François Bozize
Le président centrafricain déchu François BozizeImage : AFP/Getty Images

Ce serait sur la base d'informations du ministère de la Justice que la procédure enclenchée contre François Bozizé a été lancée. A en croire le procureur, en dehors des "crimes contre l'humanité" et "incitation au génocide" qu'on lui reproche, le président déchu est également accusé d'assassinats, d'arrestations, de séquestrations et détentions arbitraires et d'exécutions sommaires.

Une stratégie de "vengeance"

Alors que François Bozizé est réfugié au Cameroun, la justice centrafricaine assure que d'autres mandats d'arrêt seraient en cours d'émission. Pour Me George Kapiamba, responsable de l'Association africaine de défense des droits de l'Homme, basée en RDC, les crimes reprochés à François Bozizé sont peut-être fondés, mais il estime qu'il s'agit en réalité d'une stratégie de l'actuel pouvoir en place à Bangui.

« C'est une vengeance du nouveau régime. Cette démarche ne ressemble en rien à une justice équitable. Ils veulent seulement l'empêcher de revenir en Centrafrique, de se réorganiser politiquement. »

Michel Djotodia, le nouvel homme fort de BanguiImage : Getty Images

Il faut dire que François Bozizé est arrivé au pouvoir par les armes en 2003, avant d'être, par la suite, élu président en 2005 puis réélu en 2011, à l'issu d'un scrutin très critiqué par l'opposition.

Un dossier à confier à une juridiction internationale

Du temps où il était dans la rébellion et durant ses années passées au pouvoir, François Bozizé se serait rendu coupable d'un certains nombre de crimes et de violations des droits de l'Homme. Selon la justice centrafricaine, l'enquête qui doit s'ouvrir devrait être cependant axée sur les crimes commis en tant que président et après la prise du pouvoir par la coalition rebelle Séléka en mars dernier.

Pour Me George Kapiamba, l'affaire doit être confiée à une juridiction internationale pour des raisons d'équité :

« La Cour pénale internationale est en train de travailler sur le dossier Jean-Pierre Bemba qui implique aussi des crimes commis en Centrafrique. Pour mettre tout le monde sur un pied d'égalité, nous pensons que seule l'enquête internationale peut être en mesure de clarifier la situation, clarifier les responsabilités et poursuivre les gens devant un mécanisme qui ne dépendra pas de la justice actuelle de Bangui. »

Pour les chefs d'accusation comme les "crimes contre l'humanité" et "incitation au génocide", le procureur chargé du dossier a toutefois précisé qu'ils relevaient du statut de la Cour pénale internationale.

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