1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

Maniema : le développement à "pas de tortue"

22 novembre 2023

Elaboré il y a deux ans par le président Tshisekedi, le programme de développement local pour lutter contre la pauvreté et les inéalités sociales accuse des retards importants.

Enfants des rues à Kinshasa
En arrivant au pouvoir, Félix Tshisekedi avait promis d'améliorer le quotidien des Congolais (photo d'illustration)Image : Yannick Tylle/dpa/picture alliance

Sur le site Web dédié à ce programme, on peut lire qu'il est l'émanation d'un nouveau contrat social amorcé dès la prise de fonction de Félix Tshisekedi, visant à réduire les inégalités à travers la gratuité de l'enseignement primaire ou encore la couverture santé universelle. Dans la province du Maniema, la société civile déplore toutefois une avancée, "pas de tortue."

Retards importants

Stephane Kamundala, qui est le président de la société civile dans cette province, rappelle que pour sa première phase, le programme de développement local prévoyait la construction de 103 infrastructures, à savoir 65 écoles, 31 centres de santé et des bureaux administratifs dans les chefs-lieux des sept territoires de la province.

"Nous avons constaté que plusieurs bâtiments construits dans le cadre du programme du développement local restent inachevés" (Daphrose Bitungwa)

This browser does not support the audio element.

Six mois après, la société civile déplore un grand retard dans l'exécution de ces chantiers qui doivent être réalisés en coopération avec le Programme des Nations unies pour le développement.

"Le Pnud nous a rassuré qu'il avait déjà reçu l'enveloppe totale et globale pour le financement de ces 103 infrastructures. Et donc, avec ou sans changement à la tête du pays, au moins les 103 infrastructures seront réalisées et seront inaugurées, nous apprend le Pnud qui a reçu l'argent du gouvernement national."

Des craintes à propos de la finition des chantiers

Quand on descend sur le terrain, force est de constater que la réalité est loin d'être reluisante, comme nous l'explique Daphrose Bitungwa, femme leader dans sa province.

"Nous avons constaté que plusieurs bâtiments construits dans le cadre du programme du développement local restent inachevés. Nous doutons qu'on les achève parce qu'après les élections, il y aura changement des animateurs à tous les niveaux. Cela va faire en sorte que ce programme ne se concrétisera pas et resteront ainsi des chantiers inachevés. Et ensuite, ceux qui vont passer n'en tiendront pas compte au lieu d'achever ce que les autres ont commencé. "

Problème du côté du Pnud ? 

Le gouverneur de la province du Maniema, Idrissa Mangala, affirme pour sa part que les retards sont liés à la gestion du PNUD : "Ce programme qui a commencé avec un léger retard, je dois le reconnaître, c'est compte tenu de l'agence d'exécution qu'est le Pnud. Le Pnud, avec ses procédures administratives, a essayé de créer du retard dans la mise en œuvre de ce programme. Néanmoins, tous les territoires sont touchés parce qu'il y a des écoles qui sont construites et d'autres bâtiments administratifs. Nous sommes vraiment bénéficiaires de ce programme. "

Ces critiques de la société civile du Maniema surviennent en plein contexte de campagne électorale, débutée le 19 décembre sur l'ensemble du territoire

Pour le moment, nous fait savoir Junior Manyota, membre du Parlement des jeunes du Maniema, bien que la campagne soit timide dans sa province, aucun incident majeur n'est à déplorer.

Passer la section Sur le même thème