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Manifestation contre un troisième mandat en Côte d'Ivoire

19 octobre 2020

Plusieurs marches contre un troisième mandat d'Alasane Ouattara ont eu lieu ce lundi, parfois émaillées d'affrontements.

Les jeunes notamment refusent un troisième mandat
Les jeunes notamment refusent un troisième mandatImage : Patrick Fort/AFP/Getty Images

Elles ont eu lieu dans plusieurs localités du pays. Des manifestations pour protester contre le troisième mandat du président Alassane Ouattara se sont déroulées ce lundi en Côte d'Ivoire. Les affrontements ont parfois été violents, entrainant la fermeture d'écoles, des coupures de routes. Le bilan fait même état d'un mort dans la commune de Bonoua, dans le sud-est du pays.

À Abidjan, c'est dans le quartier résidentiel de La Riviera 2 dans la commune de Cocody que tout a commencé tôt ce lundi. Des étudiants de la cité universitaire du quartier ont dressé des barricades sur la voie publique. "Nous sommes là pour répondre à la désobéissance civile", expliquait ce matin un des initiateurs de ce mouvement. "On voit certains politiciens qui marchent sur les lois de ce pays. Certains politiciens qui n'écoutent pas le peuple. Alors nous, étudiants de Côte d'Ivoire, avons décidé de prendre nos responsabilités, de dire non à la violation de la Constitution ivoirienne.''

Quelques minutes plus tard, ce sont deux véhicules administratifs et un autobus de la société des transports abidjanais qui sont incendiés par les manifestants. "Ce qui s'est passé ici là, c'est Ouattara qui est à la base. Point barre", glisse un manifestant. "Pourquoi ? Parce que son troisième mandat est anticonstitutionnel.'' Les écoles du quartier décident alors de fermer leurs portes par sécurité.

Des véhicules ont brûlé ans le quartier résidentiel de La Riviera 2 de la commune de CocodyImage : Julien Adayé/DW

Violences policières

À Anono, un autre quartier proche de La Riviera, où tout a débuté ce lundi, les populations en colère s'insurgent contre les violences de la police. "Ils viennent, ils tirent dans les cours", se plaignent des habitants."Il y a des femmes qui sont tombées devant là. Il y a même une femme qui a failli mourir tout près. Ils nous traumatisent." D'autres parlent de traumatismes. "J'ai masqué mon nez parce qu'ils ont jeté des lacrymogènes dans notre magasin", raconte encore une habitante. "Ils ont demandé à leurs collègues de tirer à bout portant dans la maison", ajoute un homme tout proche. 

Beaucoup accusent les policiers d'usage disproportionné de la forceImage : Sia Kambou/AFP/Getty Images

Parmi ceux qui ont respiré les gaz lacrymogènes alors qu'ils se trouvaient chez eux, il y a des enfants qui peinent à se remettre de leurs émotions. "On était assis dedans, là-bas. Quand ils ont lancé, on ne savait pas qu'il y avait quelque chose et c'est lorsque j'ai dit à ma petite sœur de monter sur le lit que ce qui a été lancé dans la maison a commencé à nous étouffer", raconte un petit garçon. "J‘ai quitté l'école et je rentrais à la maison. Ils ont commencé à lancer des bombes lacrymogènes", ajoute une petite fille. "J'ai failli m'évanouir en route. Je voulais continuer mais je ne pouvais pas." La petite ira se réfugier dans une maison toute proche. C'est à ce moment, assure-t-elle, que des grenades lacrymogènes sont lancées en direction de l'habitation. "C'est la Ventoline qui m'a sauvée", souffle la jeune fille. 

Un mort à Bonoua

Des manifestions similaires ont été signalées à Bonoua, où la route internationale a été fermée à la circulation. Le bilan actuel dans cette ville fait état d'un mort et de plusieurs blessés. Ambiance identique à Ouaragahio, la ville natale de Laurent Gbagbo. Présente durant 24h à Abidjan, une mission de la Cédéao s'est inquiétée de cette dégradation de la situation en Côte d'Ivoire.