Mariées de force, dans l'indifférence
18 juillet 2008Le retour "au pays" - celui de leurs parents - pendant les grandes vacances constitue souvent le prétexte à un mariage forcé. Voilà pourquoi les organisations de protection des femmes accentuent leurs efforts de prévention à l'approche de la période estivale.
Si Beren avait suivi les prescriptions de ses parents , elle serait depuis trois mois une toute jeune mariée. Beren a dit non, ou du moins elle s’est enfuie la veille de son mariage... Laissant derrière elle, robe blanche et invités en plan.
Beren a appelé au secours l’association Hatun & Can, baptisée ainsi en mémoire d’Hatun Sürücü, une jeune femme d’origine turque, assassinée en 2005 à Berlin par l’un de ses frères. L’association vient en aide aux femmes en détresse, et particulièrement à celles qui sont menacées de mariage forcé.
En l’espace de deux ans, l’association Hatun & Can est venue en aide à 200 jeunes femmes. La plupart d'entre elles est née en Allemagne de parents originaires de Turquie, du Liban, du Maroc ou d’ailleurs.
La sociologue Necla Kelek a dénoncé dans plusieurs livres le mutisme de la société allemande face aux violations de liberté dont sont victimes les femmes et les jeunes filles d’origine turque – violations qu’elle a elle-même subies.
Avec l’avocate Seyran Ates, autre figure incontournable de ce combat, Necla Kelek a lancé une initiative pour venir en aide aux mariées des grandes vacances : à la rentrée, Necla Kelel veut organiser plusieurs réunions à Berlin pour mieux faire connaître son initiative. Le but est dit-elle de créer une « chaîne de l’espoir » pour contrer les centaines de mariages forcés qui sont commis chaque année en Allemagne.
Un reportage de Sophie Grènery à Berlin.
Dans cette émission également, un reportage en France sur un débat d'Actualité : faut-il interdire les publicités pour les aliments gras et sucrés lors des programmes pour enfants afin de prévenir l'obésité infantile?
Des détails sur la situation au Royaume-Uni, où une telle mesure a déjà été prise.