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Martin Ziguélé : "Les négociations, c'est comme le football"

24 janvier 2019

L'ancien Premier ministre de RCA est à Khartoum pour les pourparlers de paix entre le gouvernement et les groupes armés centrafricains. Il estime que la rencontre sous égide de l'UA est déjà un signe de bonne volonté.

Martin Ziguele
Image : privat

'Il vaut mieux négocier que de faire la guerre' (Martin Ziguélé, ancien Premier) - MP3-Stereo

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Interview avec Martin Ziguélé, ancien Premier ministre de la République centrafricaine. Il assiste aux pourparlers de paix pour la RCA au Soudan.

Pour écouter son interview, cliquez sur la photo ci-dessus.

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DW : Martin Ziguélé vous qui êtes ancien Premier ministre de la République centrafricaine, comment évaluez-vous les chances de réussite de ce dialogue de Khartoum ?

Martin Ziguélé : Ce dialogue entre le gouvernement centrafricain et les groupes armés s’est préparé depuis 17 mois, depuis juillet 2017 à Libreveille, où la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale a décidé de préparer ce dialogue. Ce qui veut dire que ce dialogue a été voulu.

Aujourd’hui nous sommes à Khartoum, la délégation du gouvernement est sur place à Khartoum, les groupes armés sont à Khartoum, les différents facilitateurs de l'Union africaine de l'Union européenne et des Nations Unies sont également à Khartoum et nous espérons que cela donnera lieu à des discussions sérieuses pour permettre à ce pays en trouble depuis six ans de recouvrer la paix.

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DW : Mais quelle est la marge de manœuvre et de négociation des autorités. Parce que finalement la quinzaine de groupes armés qui est représentée à Khartoum contrôlent 80% du territoire. Eux, ils ont des armes alors que les FACA sont encore sous embargo international. Est-ce que l'Etat peut négocier sans trop faire de compromis.

Martin Ziguélé : Oui. Vous savez, lorsque vous allez en négociation, c’est que vous avez des difficultés. Si vous n’avez pas de difficulté vous ne négociez pas. C’est un bon choix d'aller discuter, c’est mieux que de faire la guerre.

DW : Selon vous, du point de vue des autorités, est-ce qu'il y a des points qui ne sont pas négociables. Je pense notamment aux exigences imposées par les groupes armés concernant l'amnistie générale ou encore un partage du pouvoir.

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Martin Ziguélé : Aller à des négociations, c’est comme lorsqu'on va à la Coupe du Monde. Les équipes sont surentraînées, chacun place la barre très haut, mais c’est sur le terrain pendant les matchs,  selon la condition physique des uns et des autres, selon aussi leur volonté d’arriver à un résultat positif, que les choses se déroulent.

Vous ne pouvez pas aller à la négociation en disant que de telle chose, vous ne voulez pas discuter. Parce que la négociation est globale, elle se discute sur tous les points. J'ai toujours l'image que quand quelqu'un aime son pays ,quel que soit le sujet de discorde, de séparation quelque soit le sujet de colère, on est capable, lorsqu'on veut arriver à la paix, d'arriver à des compromis dynamiques pour que l'on puisse donner une chance à la paix parce que la situation de guerre ne profite à personne.