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Droits des femmes: la Mauritanie doit faire plus selon l'Onu

Diagana Khalilou
6 octobre 2023

Cette annonce survient dans un contexte marqué par une vive polémique autour d’un projet de loi portant sur la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles.

Manifestation à Mis à Noua
Mis à part leur place dans le cadre familial et l’âge légal auquel elles peuvent être mariées, rien n’assure les droits et la sécurité des femmes selon des ONG locales.Image : DW/jemal moustapha

A la Fin d’une mission de 12 jours en Mauritanie, le groupe d’experts des Nations Unies sur les discriminations à l’égard des femmes et des filles, a déclaré que malgré les "efforts considérables faits par la Mauritanie pour l’autonomisation des femmes et des filles, des lacunes subsistent et entravent leurs épanouissements".

La discrimination basée sur le genre, en Mauritanie, est souvent niée ou n’est pas correctement reconnue et comprise a déclaré la vice-présidente, Madame Meskerem Geset Techane.

Pour elle, il est indispensable de dissiper les idées fausses afin de réaliser des progrès. Dans le communiqué du groupe d’experts, il est mentionné "l’oppression patriarcale, obstacle à la participation des femmes malgré une volonté politique de faire progresser l’égalité de genre". Ainsi, malgré les efforts pour leur scolarisation, « 39% de filles mauritaniennes abandonnent l’école du fait de mariages précoces.

Un texte qui divise

L’avant-projet de loi porté par le ministère de la justice qui vise à la prévention des violences faites aux femmes et à sanctionner leurs auteurs suscite l'hostilité au sein d’une partie de l’opinion publique.

En 2019, la Mauritanie avait rejeté une loi en faveur de la reconnaissance et de la pénalisation des violences sexuelles faites aux femmes. Dans le pays, les associations féminines sont bien décidées à se battre pour que cette loi soit adoptée.Image : Getty images/AFP/A. O. Mohamed Elhadj

Les adversaires du texte le juge contraire à l’Islam et aux valeurs de la société mauritanienne. Interpellée sur la question, l’experte des Nations unies a déclaré : "Cette loi s'impose aujourd'hui. Elle n'est pas contradictoire à l'islam. C'est en tout cas ce que m'ont confirmé les religieux que j'ai rencontrés ici même si une minorité de ces religieux la rejette".

Sur les réseaux sociaux, les adversaires du texte parlent "d’une loi importée pour plaire à l’Occident". On y lit aussi "Allah a déjà protégé la femme… Ce n’est pas une loi faite par des humains qui va protéger la femme".

Les principes de la charia

Les internautes hostiles au texte sont confortés par des prises de position de certains religieux. Pour Ould Habibou Rahmane, Imam de la grande mosquée de Nouakchott, cette loi en préparation ne respecte pas les principes de la charia.

Une loi contre les violences faites aux femmes est pourtant une revendication d’organisation de la société civile mauritanienne.

"La violence sexuelle, la violence conjugale, le mariage des enfants, la mutilation génitale féminines… toutes ces violences sont en train de prendre de l’ampleur (...) et touche la dignité des femmes et les empêche de s’épanouir", a expliqué Zeinabou Mint Taleb Moussa, présidente l’Association Mauritanienne pour la santé de la mère et de l’enfant.

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