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Mauritanie, l'An 1 d'El Ghazouani

Diagana Khalilou
22 juin 2020

En Mauritanie, cela fait une année que le président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani est à la tête de son pays. Où en est-il avec ses promesses de campagne ?

Mohamed Ould El Ghazouani est à la tête de la Mauritanie depuis le 1er août 2019
Mohamed Ould El Ghazouani est à la tête de la Mauritanie depuis le 1er août 2019Image : Reuters/R. Duvignau

Dans un pays multiculturel, dont l’unité nationale est lourdement entamée par, entres autres, les questions pendantes de l’esclavage et de graves violations des droits humains, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani avait promis un apaisement de la scène politique, plus d’unité, moins de discriminations.

Mohamed Ould Abdel Aziz, l’ancien président de la MauritanieImage : AP

Les rapports entre Mohamed Ould Abdel Aziz, prédécesseur de Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, et l’opposition, étaient très tendus, très heurtés. Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani avait promis des relations  moins conflictuelles avec les opposants.

Pour  Abdallahi Ould Hormatallah, conseiller du président de l’Union pour la République, principal parti de la majorité, "ce qui caractérise l’ère Ghazouani, c’est la normalisation de la vie publique, la pacification de l’exercice de la politique à travers une  ouverture à toutes les composantes nationales, y compris l’opposition." Il ajoute que cette ouverture a permis aux mauritaniens "de faire un  front uni contre la pandémie de la Covid-19."

Une coalition contre la Covid-19

Des partis de la majorité et de l’opposition représentés au parlement ont en effet créé une coordination pour faire face  à la pandémie de la Covid-19.

Les explications de notre correspondant à Nouakchott

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Alassane Dia, président de la Coalition Vivre ensemble, Vérité réconciliation, estime que  l’ouverture du pouvoir à l’endroit de l’opposition est superficielle. "Le style est différent de celui du président Aziz. Ghazouani est plus ouvert, il a reçu les gens, mais en réalité il reste aussi autiste qu'Aziz", estime-il.

Le président Ghazouani, pour  plus d’unité nationale, s’était aussi engagé à éradiquer les séquelles de l’esclavage, à panser les plaies issues des graves violations des droits humains dont ont été victimes  des population négro-africaines. Ces promesses ont elles connu un début d’exécution? Abdellah Ould Hormattalh donne comme  illustrations de cette lutte contre les discriminations "le lancement de l’agence Taazour (solidarité) qui dépend de la présidence de la République et qui permet un suivi en temps réel de toutes  questions liées à l’exclusion."

L'esclavage en Mauritanie

04:22

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Cinq mois après son élection, le président Ghazouani a en effet  créé une délégation  générale à la solidarité et à la lutte contre l’exclusion. Cette délégation regroupe les programmes et projets de lutte contre l’exclusion et vise à réduire les inégalités.

Pour Allassane Dia, les engagements sur l’unité nationale restent à l’état de promesses. Il soutient même qu' "un renforcement des disparités sociales dû aux nominations en conseil des ministres qui ne promeuvent qu’une seule composante nationale." 

Au sujet de l’esclavage, Monsieur Dia note que  "pour éradiquer ce phénomène, il faut d’abord le reconnaitre."  Or, ajoute-t-il, dans l’engagement de Ghazouani, "il n’est question que de séquelles pour un phénomène encore vivace en Mauritanie."

 

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