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A Mbuji-Mayi, les dégâts de la grève des infirmiers

Emmanuel Kalonji
22 juin 2021

Des dizaines de personnes malades sont abandonnées. Les infirmiers menacent de durcir le mouvement de grève. Les populations appellent l'Etat au secours.

A Kinshasa, l'hôpital du Cinquantenaire a été inauguré le 22 mars 2014
Des témoins affirment que des cadavres sont abandonnés au sol à Kinshasa suite à la grèves des agents de morgueImage : Getty Images/AFP/J. D. Kannah

Des dizaines de personnes malades sont abandonnées à cause du mouvement de grève des infirmiers décrété en République démocratique du Congo. Dans la province de Lomami, les habitants de plusieurs villages en subissent des conséquences parfois graves.

Une agglomération de près de 100.000 personnes, dont l'activité principale est le travail des champs. Les conditions de vie sont difficiles et l'accès aux soins de santé primordiaux demeure un casse-tête pour la grande partie des ménages.

>>> Lire aussi : RDC : témoignage d'un guéri de la Covid-19

C'est le spectacle que présente le centre de santé de Mulumba Cileo, dans la chefferie-collectivité de Bakwa Mulumba, dans la province de Lomami, à la sortie Est de la ville de Mbujimayi où les malades sont pris en charge avec difficulté.

Des patients, même mineurs, laissés pour compte

La RDC déploie des efforts pour affronter ses immenses défis dans le secteur sanitaireImage : DW/el Dorado

"Nous sommes arrivés depuis une heure du matin, l'enfant avait de la fièvre et puis il vomissait. L'enfant est traité avec beaucoup de difficultés du fait que les responsables du centre de santé sont en grève", confie Dieudonné Bukasa, un jeune père de famille arrivé dans la nuit avec sa fille malade.

"Ils sont en grève car ils ne sont pas payés par l'Etat. Les malades souffrent beaucoup, ils sont nombreux mais ne sont pas soignés convenablement", explique-t-il encore.

Les infirmiers menacent de tout arrêter, même le service minimum, si l'Etat ne prend pas en compte leurs revendications.

"Si l'Etat n'arrive pas à répondre à nos revendications effectivement on va fermer systématiquement les portes. Chacun va rester chez soi et les malades vont en pâtir. Puisque nous n'avons pas le choix. Certains ne sont plus payés depuis un an, sans prime ni salaire. On n'est pas des mendiants, on ne doit pas dépendre des malades. Nous dépendons de celui qui nous a pris en charge et c'est l'Etat", insiste Patrick Ishaku, un infirmier.

L'impuissance des autorités locales

Patrick Ishaku : "Chacun va rester chez soi et les malades vont en pâtir"

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Face à cette situation, les responsables de la santé publique dans la région ne parviennent à apporter aucune solution. Ils en appellent donc à l'intervention directe du pouvoir central.

"Que le gouvernement congolais puisse honorer ce qu'il a promis. La santé est vraiment négligée. Donc je demanderais au gouvernement congolais qu'il puisse prendre aussi en charge le personnel soignant comme le président l'avait promis dans son discours lors de son investiture", demande David Yelombo, un administrateur gestionnaire.

La région du centre extra-coutumier de Cileo n'a que deux structures sanitaires publiques : un hôpital de référence et un centre de santé. La situation risque d'empirer si la grève se durcit dans cette province qui est touchée par la troisième vague de Covid-19.

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