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ConflitsMoyen-Orient

Des "megatunnels" et une catastrophe humanitaire à Gaza

21 décembre 2023

L'armée israélienne affirme avoir découvert, dans la bande de Gaza, un réseau de tunnels qui s'étend sur plusieurs centaines de kilomètres, utilisé par des combattants du Hamas.

Un soldat israélien devant un tunnel présenté comme étant du Hamas par les forces de défense israéliennes (photo du 17.12.23)
L'armée israélienne a présenté des images de tunnels qui seraient utilisés par les combattants du Hamas, y compris sous des zones habitées de GazaImage : IDF/Xinhua/picture alliance

A Gaza, il y a la vie en surface et celle dans les tunnels. Ce "métro de Gaza", comme on surnomme ce réseau de souterrains, s'étendrait sur plus de 500km, selon l'armée israélienne.

Un officier de brigade israélien a montré à la presse ces tunnels, proches du poste-frontière d'Erez. L'armée israélienne les présente non seulement comme un lieu de passage mais aussi comme un lieu de vie pour les combattants du Hamas. Le tunnel dont il est question part du faux garage d'une maison ordinaire : 

"Quand vous entrez à l'intérieur, vous voyez un atelier pour la construction de tunnels. Venez voir, ici, au fond, un tunnel a été construit au cours des derniers mois. Ici, il y a l'ascenseur, un monte-charge. Il y a aussi un téléphone pour la communication".

L'armée israélienne affirme avoir découvert des caches d'armes dans certains de ces tunnels au départ des résidences privées de responsables du Hamas. La localisation de ces tunnels semble correspondre à certaines images satellites mais il est difficile de vérifier les découvertes annoncées par Israël.

Entrée d'un tunnel près d'une école de Beit Lahiya (image des forces de défense israéliennes)Image : Israel Defense Forces/Handout/via REUTERS

Poursuite des tractations

Pendant ce temps, le chef du mouvement terroriste, Ismaïl Haniyeh, s'est rendu hier en Egypte pour des discussions. 

Israël continue de dialoguer avec les Etats-Unis et le Qatar pour parvenir à une trêve qui permette la libération d'otages retenus à Gaza. Toutefois, l'Etat hébreu refuse tout cessez-le-feu avant l'"élimination" du Hamas.

L'armée israélienne poursuit donc ses bombardements sur la bande de Gaza. La situation humanitaire des civils, elle, se détériore un peu plus chaque jour.

La fuite vers nulle part

Fouad Ibrahim Wadi, un déplacé palestinien d'al Manara, a dû quitter sa maison à cause des bombardements. Avec sa famille, il a fui à Khan Younès, où ils se sont réfugiés dans un hôpital, comme d'autres Gazaouis. Mais là encore, ils ont dû partir pour éviter les bombes, vers Rafah : "Il faut arrêter cette humiliation. Cette guerre ne vise qu'à tout détruire. On en a assez. On ne peut plus vivre nulle part. Et même quand la guerre s'arrêtera, où voulez-vous que les gens aillent ?", s'exclame-t-il.

Les Gazaouis ne savent pas où aller, même après la fin des combatsImage : Clodagh Kilcoyne/REUTERS

L'Onu soupçonne un crime de guerre

Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme soupçonne l'armée israélienne d'avoir commis un crime de guerre. Il réclame une enquête indépendante sur la mort de "11 hommes palestiniens non armés" lors d'une opération dans un immeuble résidentiel de la ville de Gaza.

(avec agences)