Merkel ambassadrice de l'euro en Chine
31 août 2012La visite d'Angela Merkel en Chine visait notamment à rassurer les Chinois sur le bien-fondé de l'euro, souligne Die Welt. La plus grande puissance économique d'Asie, qui a perdu une partie de l'argent investi dans le fonds de secours à la Grèce, commence à avoir des doutes et son Premier ministre Wen Jiabao l'a évoqué sans détour. Apparemment, Angela Merkel a réussi à arrondir les angles. Son attitude inflexible sur le maintien de la Grèce dans la zone euro et sur le succès attendu des réformes dans l'espace européen ont dû être une musique bien douce aux oreilles chinoises, estime le quotidien.
La Süddeutsche Zeitung constate que c'est la première fois qu'Angela Merkel se rendait en Chine avec une délégation aussi importante : sept ministres et un cortège de chefs d'entreprises. Le déplacement, apparemment, en valait la peine puisque des contrats d'un montant total de six milliards d'euros ont été signés entre Pékin et Berlin.
Rendez-vous manqué pour l'Iran
Le quotidien de Munich revient par ailleurs sur l'intervention fracassante de Mohamed Morsi, le nouveau président égyptien, lors du sommet des pays non-alignés à Téhéran. Celui-ci a dénoncé ouvertement le régime syrien. Une attaque frontale envers l'Iran, traditionnel allié de Bachar al-Assad. Ce qui fait dire à la Süddeutsche : Si Mohamed Morsi a montré sa carrure de chef d'Etat, Téhéran a en revanche manqué l'occasion de se placer en interlocuteur sur la scène internationale, en essayant de camoufler son rôle discutable dans le conflit syrien.
Pour la Frankfurter Allgemeine Zeitung, ce sommet est un « fiasco pour l'Iran ». Les autorités iraniennes avaient déroulé le tapis rouge pour Mohamed Morsi. Mais celui-ci n'a pas joué le jeu. Il a empêché que la première visite en Iran d'un chef d'Etat égyptien depuis 1979 ne soit utilisée à des fins de propagande. Son coup d'éclat ne va pas rester sans suite, prédit le journal. Son discours, mais aussi la réaction des Iraniens, montrent qu'on ne peut pas compter sur l'Iran pour trouver une solution politique au conflit syrien.
La Syrie fait l'objet d'un dossier spécial dans die tageszeitung. Le quotidien y aborde une autre facette du conflit: l'importance grandissante de la société civile depuis le début de la contestation en mars 2011. De plus en plus, rebelles et militants mettent en place des structures qui prennent en main des tâches autrefois assurées par l'État. Celles-ci pourraient servir de base pour de futures administrations locales de transition. Selon la taz, la future organisation politique syrienne ne verra le jour ni à Washington, ni à Istanbul, mais bien en Syrie.