1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

Merkel sauve son gouvernement in extremis

Rémy Mallet
3 juillet 2018

Il s’en est fallu de peu pour que le gouvernement allemand vole en éclats. Les journaux commentent le compromis trouvé in extremis entre Angela Merkel et son ministre de l’Intérieur sur la gestion des migrants.

CSU-Parteitag 2012
Image : picture-alliance/dpa/A. Gebert

Certes un accord a été trouvé, mais est-ce la fin d’une intrigue ? s’interroge d'emblée Jasper von Altenbockum, l’éditorialiste  de la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Selon lui, si la confrontation entre les deux protagonistes a été qualifiée de « cirque » par certains, elle est en revanche l’illustration que les politiciens de la CSU et de la CDU agissent de manière rationnelle, en suivant leurs intérêts.  

L'arrangement trouvé entre Horst Seehofer et Angela Merkel prévoit l'instauration de "centres de transit" à la frontière entre l'Allemagne et l'Autriche. Jusqu'ici, les migrants demandant l'asile à leur arrivée en Allemagne étaient répartis dans des foyers dans l'ensemble du pays. C’est donc la fin de la politique généreuse de la chancelière envers les migrants. 

Vienne compte "prendre des mesures pour protéger" ses "frontières sud en particulier", avec l'Italie et la Slovénie, pour faire la même chose que l'Allemagne.Image : Reuters/V. Kessler

A en croire les Badischen Neuesten Nachrichten, malgré ce compromis, les relations entre la CSU et la CDU, deux partis traditionnellement alliés, ne seront plus les mêmes. En témoignent le comportement de Horst Seehofer ces dernières semaines et les mots durs qu'il a tenus à l'encontre de la chancelière. 

Le patron de la CSU était même allé jusqu’à dire qu’il ne se laisserait pas virer par une chancelière qui lui doit son poste. Son attitude, poursuit le journal, est le signe de l’absence de sens de la responsabilité  chez les représentants choisis par le peuple. 

La Süddeutsche Zeitung est de son côté dubitative quant à la capacité de  l’accord conclu à être effectivement appliqué. "Ce compromis promet beaucoup, mais il en ressortira peu", prédit le journal de Munich, qui prévient : "Tout ça pourrait aboutir à une crise plus profonde que celle déjà vécue." Le quotidien qui conclut sur une note de regret : "Ce compromis fait la part belle à la sécurité tandis que la liberté et la justice en pâtissent."
 

Nouveau souffle au Mexique 

Andrés Manuel Lopez Obrador a proposé au président Trump de "réduire les migrations" et "d'améliorer la sécurité. Image : Getty Images/AFP/P. Pardo

l’arrivée au pouvoir d’Andrés Manuel Lopez Obrador a fait réagir les journaux allemands. 
"Si les Mexicains ont choisi un homme de gauche, c’est parce qu’ils souhaitent un changement profond", note la Neue Osnabrücker Zeitung. Pour la Rheinpfalz, les chantiers du premier président antisystème sont vastes : la lutte contre la drogue, l'inégalité sociale, la réduction de la pauvreté et sa relation avec son voisin Donald Trump qui menace de construire un mur entre les deux pays.