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26 avril 2010

La crise financière grecque continue d'inquiéter la zone euro. La chancelière allemande Angela Merkel s'est exprimée brièvement lundi. Elle soutient la Grèce, mais attend des réformes crédibles.

Angela Merkel ne veut pas contrarier les Allemands, à moins de deux semaines d'une élection cruciale.Image : DW

Depuis quelques semaines, tous les yeux sont tournés vers Berlin dès que l'on évoque la crise grecque. Il faut dire que Berlin serait le plus gros contributeur en cas de déclenchement du plan d'aide à la Grèce. Un plan de 30 milliards d'euros, auxquels s'ajouteraient 15 milliards du Fonds monétaire international. Pour l'Allemagne, cela représenterait près de 8,4 milliards, destinés à acquérir des emprunts grecs.

Angela Merkel sait que les Allemands sont majoritairement opposés à cette aide à la Grèce, mais elle doit faire face à la pression des autres pays de la zone euro, à commencer par la France, qui a déjà pris des mesures pour débloquer 3,9 milliards d'euros dès cette année. Son intervention était très attendue, alors qu'une partie de la classe politique allemande réclame purement et simplement la sortie de la Grèce de la zone euro, pour éviter de fragiliser la monnaie unique. Angela Merkel a exclu cette éventualité.

L'euro avant tout

Le Premier ministre grec Georges Papandréou a demandé vendredi le déclenchement du plan d'aide mis sur pied par la zone euro et le FMI.Image : AP

"Je le dis clairement : l'Allemagne apportera son aide quand les conditions nécessaires seront remplies. Cela va prendre encore quelques jours. Tout cela doit être débattu dans le calme, avec pondération et avec détermination. Car c'est seulement avec un programme viable que nous aurons une chance d'assurer la stabilité de l'euro sur le long terme. L'Allemagne ressent une obligation énorme envers la stabilité de l'euro, la résistance de l'euro. Nous apporterons notre contribution, mais ça ne sera possible que si la Grèce apporte aussi sa contribution. J'ai confiance dans les discussions du FMI, avec la Commission et la Grèce."

Les pourparlers se poursuivent à Athènes. Le gouvernement grec doit proposer un programme de réformes drastique, pour parvenir à réduire la dette du pays. Une première série de mesures n'a pas suffi à regagner la confiance des marchés et il devient chaque jour plus difficile pour Athènes d'emprunter. Les taux d'intérêts sont aujourd'hui tellement élevés que les économies prévues par cette première série de réformes ne seront pas suffisantes.

La seule solution pour la Grèce est de réussir à montrer aux investisseurs qu'elle est certes endettée, mais fiable. Le plan d'aide serait le signe clair que les pays européens lui font confiance et devrait permettre de calmer les marchés.

Mais ce plan d'aide ne sera mis en route que si la Grèce parvient à convaincre d'abord ses partenaires et le FMI. Pour l'Allemagne, on l'a compris, la stabilité de l'euro passe avant la solidarité avec Athènes.

Auteur : Sébastien Martineau

Édition : Audrey Parmentier