En Espagne, les immigrés contribuent au "progrès"
17 juillet 2025
Lors d'une visite à Nouakchott, en Mauritanie (le mercredi 16 juillet), le Premier ministre espagnol, Pedro Sánchez, a vanté les bienfaits de l'immigration, qui, selon lui, a contribué aux "progrès et à la bonne situation économique" de son pays.
Comment se manifeste concrètement cette contribution et à quel prix pour les personnes qui ont fait le choix de quitter leur pays pour s'installer, parfois illégalement, dans des pays européens comme l'Espagne ?
Des conditions de vie et de travail difficiles
Chaque année, ils sont des milliers à quitter l'Afrique pour l'Europe. Et chaque année, ils sont aussi des milliers à perdre la vie en tentant de concrétiser ce rêve.
Depuis quelque temps, beaucoup de migrants tentent de rejoindre l'Europe depuis l'Afrique via l'archipel espagnol des Canaries, à bord d'embarcations souvent surchargées. En 2024, selon l'ONG espagnole Caminando Fronteras, quelques 10.457 personnes sont mortes ou ont disparu en mer.
Pour ceux et celles qui arrivent à rejoindre l'Europe, et en l'occurrence des pays comme l'Espagne, si certains réussissent à s'intégrer et à obtenir des emplois stables, pour beaucoup d'autres, les conditions de vie et de travail sont souvent difficiles.
C'est surtout le cas notamment pour ceux qui se retrouvent dans une situation irrégulière. Impossible pour eux d'avoir accès à un emploi officiel, ce qui les oblige à travailler dans l'informel.
Conséquences : des revenus incertains et une protection sociale limitée. Ils sont aussi exposés à toutes sortes d'abus et exploités par des employeurs, souvent dans le secteur agricole.
Un secteur où les conditions de travail sont difficiles, où les accidents sont fréquents, en raison de l'utilisation d'équipements défectueux ou de conditions de travail dangereuses. Par ailleurs, les salaires sont bas et les conditions d'hébergement précaires, insalubres, sans eau courante, ni électricité.
Le rôle important des immigrés
Pourtant, les migrants contribuent grandement au développement économique de l'Espagne, ce que reconnaît le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez. Ils comblent les besoins de main-d'œuvre et contribuent à la croissance du pays, au maintien du système de sécurité sociale et de retraite espagnole.
Pour mieux les aider à s'intégrer, le gouvernement espagnol a introduit des mécanismes qui permettent la régularisation des personnes en situation irrégulière. Ces derniers doivent toutefois justifier d'un certain temps de résidence et d'un contrat de travail.
Le pays devrait poursuivre cette politique de régularisation, en ajoutant près d'un million de travailleurs étrangers supplémentaires à sa population active.
Une politique qui va à contre-courant de celle adoptée par la plupart des dirigeants européens qui, sous la pression des partis d'extrême-droite, sont contraints à la fermeté sur la question migratoire.
À Nouakchott, Pedro Sánchez s'est dit favorable à une coopération "avec des pays comme la Mauritanie", mais pour "garantir une migration sûre, régulière, ordonnée, qui profite mutuellement" à tous.