La confusion règne au Niger autour du sort du président renversé Mohamed Bazoum.

Le pouvoir militaire a parlé d’une tentative d’évasion avec des complicités extérieures mais il est pour l’instant impossible de vérifier si les faits se sont vraiment déroulés. 

Pour Nassirou Saidou, le coordonnateur de la Voix des sans voix Niger, proche de la junte au pouvoir, cet acte ne doit pourtant pas rester impuni. Il estime que "vous ne pouvez pas croire qu’au niveau du dispositif qu’il y a au palais, avec le niveau de sécurité qu’il y a autour de cet ancien président, il soit possible de l’exfiltrer". 

Le camp de Mohamed Bazoum dénonce une diversion 

Selon un proche de Mohamed Bazoum, il s’agirait d’un montage pour détourner l’attention des Nigériens face à l’impopularité des militaires et à une possible intervention de la force de la Cédéao.  

Joint au téléphone, Boussada Ben Ali, journaliste et proche du président déchu Mohamed Bazoum vivant à l'extérieur affirme : "ils ont senti la menace d’une probable intervention imminente de la Cédéao pour cette crise et ils ont dû monter ce scénario juste pour détourner l’attention. C’est aussi un scénario totalement grotesque d’une supposée tentative d’évasion du président Bazoum et de sa famille, ce n’est absolument pas vrai. Le président Bazoum et sa famille n’ont d’ailleurs jamais bougé du palais où ils sont toujours détenus."

Le CNSP interpellé sur l’état de santé de Mohamed Bazoum 

Le communiqué du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), qui fait office de gouvernement de transition, ne rassure toutefois pas certains acteurs de la société civile, défenseurs des droits de l’homme.  

En effet, les militaires au pouvoir n’évoquent pas la situation actuelle du président déchu Mohamed Bazoum et de sa famille.

Laoual Salaou Tsayabou, coordonnateur du Réseau des organisations de défense des droits de l’Homme, veut que "le CNSP précise à l’opinion très rapidement cette question pour qu’on sache où se trouve actuellement le président Bazoum et sa famille. Est-ce qu’ils sont en bonne santé ?" 

En attendant une réaction du procureur saisi du dossier, les Nigériens attendent de savoir ce qu’il s’est réellement passé. Sans être persuadés toutefois que plus d’informations seront finalement données au public.