Le monde réagit au retour de Donald Trump
20 janvier 2025C’est ce lundi 20 janvier à midi, heure de Washington, soit à 17 heures en temps universel, que Donald Trump va débuter son second mandat et succéder à Joe Biden comme 47e président des Etats-Unis, après avoir été le 45e président de 2017 à 2021.
Le républicain a promis d'agir "à une vitesse et avec une force sans précédent" pour mettre fin au "déclin" de l’Amérique.
A 78 ans, il est le chef d’Etat américain le plus âgé jamais investi.
A cause d’une vague de froid extrême, la cérémonie qui se déroule habituellement à l'extérieur, se tiendra à l’intérieur du Capitole, pris d’assaut par ses propres partisans le 6 janvier 2021 pour tenter d’empêcher le Congrès de certifier la victoire de Joe Biden.
Les premières réactions en Afrique
Voici les réactions dans le monde, notamment en Afrique, à ce retour de Donald Trump, alors que lors de son premier mandat, il avait qualifié plusieurs pays africains de "pays de merde".
- En RDC, pour Théreèe Kayikwamba Wagner, ministre congolaise des Affaires étrangères, "on dit que les Hommes partent, mais que les institutions restent et nous nous inscrivons dans cette logique et dans cette perspective. Je ne vais pas spéculer sur les priorités géostratégiques et politiques d'une administration qui ne s'est pas encore complètement constituée. Mais encore une fois, nous avons toujours eu de très bonnes relations avec les États-Unis d'Amérique. Je n'ai aucune raison d'en douter ou de douter que nous n'allons pas nous inscrire dans une continuité".
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A Mali, Hamidou Doumbia, secrétaire politique et porte-parole du parti Yelema de l'ex-Premier ministre Moussa Mara, ne pense pas que "l'élection du président Trump va changer énormément de choses dans les relations entre le Mali et les Etats-Unis. Je n'ai pas vu de changement majeur après son départ et l'arrivée du président Biden. Et ce qui est important pour nos Etats actuellement, c'est quand même le respect mutuel et surtout le respect de la souveraineté de nos pays. Le président Trump est une personne difficile à cerner, donc on ne sait pas dans quelle sauce nous serons mangés dans cette relation".
- Au Sénégal, pour l'ancienne Première ministre Aminata Touré et Haut représentante du président Bassirou Diomaye Faye, au micro de la DW, "la coopération entre le peuple américain et les peuples africains, que ce soit sur le plan culturel, économique et autres, vont se poursuivre. Je ne m'attends pas à des changements bouleversants. Nous ne vivons plus dans un monde unipolaire. On peut tout à fait commercer, être en coopération avec le reste du monde. L'Afrique s'inscrit dans une diversité. Les investisseurs américains qui sont du secteur privé vont continuer à s'intéresser aux opportunités au Sénégal, en Afrique".
- Au Cameroun, Joshua Osih, président du Social Democratic Front (SDF), le parti fondé par Ni John Fru Ndi décédé l'année dernière, note que "le Cameroun est un partenaire des États-Unis. En ce sens, il est important de comprendre qu'on ne peut pas vivre de façon isolée du concert des nations. Il faudra bien que la diplomatie camerounaise accorde son violon à la nouvelle donne. En revanche, je ne compte pas sur les Etats Unis, et encore moins sur Donald Trump, pour apporter les changements institutionnels et démocratiques qui s'imposent dans notre pays".
- Au Niger, Kané Kadaouré Habibou, président du parti Synergie des Démocrates pour la République, estime au micro de la DW que "Donald Trump est un homme qui sait ce qu'il veut. Lors de son premier mandat, il n'a pas du tout manifesté un intérêt de travailler, de collaborer avec les Africains. Il ne s'est pas déplacé sur la terre africaine et je pense que ce second mandat va s'inscrire dans le même cadre. Pendant toute sa campagne, il n'a pas du tout parlé de l'Afrique et il ne le fera pas".
- En Centrafrique, Maxime Balalu, porte-parole du gouvernement, affirme que Bangui souhaite "que l’administration Trump pense à l’Afrique. L’Afrique est le levier du monde. L’Afrique aujourd’hui est incontournable et que dans la géostratégie et la géopolitique la position de l’Afrique elle est déterminante pour la paix, l’a consolidation de la paix mondiale. Autant nous avons des relations privilégiées avec la Russie mais cela ne nous empêche pas d’avoir des relations privilégiées avec les États Unis."
Mises en garde et appels du pied en Allemagne
- En Allemagne, dans une note interne confidentielle au ton particulièrement alarmiste, qui a fuité dimanche dans la presse, l'ambassadeur allemand aux Etats-Unis a exprimé sa préoccupation et parle des "projets de vengeance" de Donald Trump. Il dénonce sa "stratégie de disruption maximale" visant à "redéfinir l'ordre constitutionnel" aux Etats-Unis. Le ministère allemand des Affaires étrangères a tenté de relativiser cette affaire, rappelant que les États-Unis "sont l'un de nos alliés les plus importants".
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Le chancelier allemand Olaf Scholz prône par ailleurs une attitude confiante de l'Europe et "recommande à tous de ne pas courber l'échine", lors d'une manifestation organisée par le journal Frankfurter Allgemeine Zeitung.
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Toujours en Allemagne, le candidat conservateur à la chancellerie, Friedrich Merz, félicite Donald Trump dans une lettre, estimant que "votre victoire électorale est vraiment remarquable. Le peuple américain vous a confié, à vous et à votre parti, un mandat fort pour diriger". Il assure qu’une de ses priorités sera de travailler avec Donald Trump en cas de victoire des conservateurs aux élections législatives anticipées fin février.
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Le candidat des Verts à la chancellerie, Robert Habeck, estime que la démocratie américaine est en danger sous Donald Trump.
La Russie se dit "ouverte au dialogue" avec Trump
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En France, le Premier ministre François Bayrou a mis en garde contre le risque que la France et l'Union européenne soient "écrasées" par la politique annoncée du président américain si elles ne faisaient rien pour réagir.
- Au Royaume-Uni, le chef de la diplomatie britannique David Lammy a loué la "grâce" de Donald Trump, ajoutant que ce dernier n'était pas un "va-t-en-guerre".
- En Russie, le président Vladimir Poutine profite de ses félicitations à Donald Trump pour se dire "ouvert au dialogue" sur l'Ukraine pour aboutir à une "paix durable".
- Le pape François a exprimé l'espoir que Donald Trump contribuerait à une société "plus juste" et "sans place pour la haine".
- Au Brésil, le président Lula dit souhaiter que les États-Unis continuent d'être un "partenaire historique" du Brésil, alors que Donald Trump est un allié de son rival d'extrême droite Jair Bolsonaro.
De premières mesures drastiques
Le républicain a annoncé un déferlement de décrets, notamment dans le domaine de l’immigration, alors qu’il dénonce une “invasion”.
Donald Trump devrait annoncer des grâces pour les assaillants du Capitole condamnés, lever des mesures de protection de l'environnement pour doper la production de pétrole et augmenter les droits de douane.
Dimanche, il s'est engagé à prendre un décret pour suspendre la loi interdisant TikTok aux Etats-Unis, qui a été brièvement suspendue.