Iran : mort du président Ebrahim Raïssi
20 mai 2024
Quinze heures après son “atterrissage brutal” dans une région isolée du nord-ouest de l’Iran, l’hélicoptère qui transportait le président iranien Ebrahim Raïssi a été retrouvé lundi matin par les équipes de secours, qui n’y ont trouvé “aucun signe de vie”, rapporte CNN citant les agences officielles iraniennes.
Ebrahim Raïssi, 63 ans, “est donné pour mort après que les agences iraniennes ont rapporté qu’‘aucun survivant’ n’avait été trouvé sur le site du crash de l’hélicoptère”, qui transportait aussi le ministre iranien des Affaires étrangères et sept autres personnes, ajoute la chaîne américaine.
Des dizaines d’équipes de secours avaient été dépêchées sur le terrain, où les recherches se poursuivaient sans relâche, compliquées par des conditions météorologiques difficiles.
L'agence de presse officielle Irna a indiqué qu'outre le président, le ministre des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, le gouverneur de la province, ainsi que le principal imam de la région, figuraient parmi les passagers de l'appareil.
Un ultraconservateur
Considéré comme un ultraconservateur, Ebrahim Raïssi avait été élu le 18 juin 2021 dès le premier tour d'un scrutin marqué par une abstention record pour une présidentielle et l'absence de concurrents de poids. Toujours coiffé de son turban noir et vêtu d'un long manteau de religieux, il avait succédé au modéré Hassan Rohani, qui l'avait battu à la présidentielle de 2017.
Ebrahim Raïssi était sorti renforcé des législatives qui se sont tenues en mars, premier scrutin national depuis le mouvement de contestation qui a secoué l'Iran fin 2022 à la suite du décès de Mahsa Amini, une jeune femme arrêtée pour non-respect du code vestimentaire strict de la République islamique.
Né en novembre 1960, Ebrahim Raïssi a effectué l'essentiel de sa carrière dans le système judiciaire, en étant notamment procureur général du pays.
Une nouvelle élection en vue
Comme le prévoit la Constitution iranienne, c'est le premier vice-président, Mohammad Mokhber, qui devient président par intérim. Un conseil composé de Mokhber, du président du Parlement et du chef de l'appareil judiciaire doit organiser l'élection d'un nouveau président dans un délai maximal de 50 jours.
Réactions dans le monde
La Turquie "partage la douleur du peuple iranien ami et frère", a déclaré le ministre turc des Affaires étrangères Hakan Fidan, après l'annonce de la mort du président Ebrahim Raïssi dans un accident d'hélicoptère. "Je prie pour la miséricorde de Dieu pour mon cher collègue et frère" Ebrahim Raïssi, réagit le président turc Recep Tayyip Erdogan sur X.
Le président syrien, Bachar al-Assad, présente ses condoléances à l'Iran, proclamant sa "solidarité" avec Téhéran qui le soutient depuis le début de la guerre civile dans son pays.
"L'Egypte pleure, avec une grande tristesse et une profonde douleur, le président et le plus haut responsable de la diplomatie de l'Iran, décédés dimanche dans un accident douloureux", a déclaré la présidence égyptienne dans un communiqué.
Le Hamas dit saluer un "soutien à la résistance palestinienne".
La Russie salue la disparition d'un "véritable" ami. Le Pakistan a décrèté une journée de deuil. Le Premier ministre indien Narendra Modi se "profondément attristé et choqué par la disparition tragique" du président iranien.
Le président du Conseil européen Charles Michel a présenté lundi les "sincères condoléances" de l'UE après la mort du président iranien Ebrahim Raïssi et de son ministre des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian.
Le président chinois, Xi Jinping, qualifie la mort du président Raïssi de "grande perte pour le peuple iranien".