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Mort de Rebecca Cheptegei : "Il faut protéger ces femmes"

Sophie Serbini avec agences
11 septembre 2024

L'activiste Viola Cheptoo estime que les athlètes d'Afrique de l'Est sont particulièrement vulnérables en raison de leurs succès.

Rebecca Cheptegei pendant les JO 2024
Le meutre de Rebecca Chepteigei a relancé le débat sur les violences faites aux femmes au Kenya et notamment dans les communautés d'athlètesImage : Chai v.d. Laage/IMAGO

L'agresseur de Rebecca Cheptegei a succombé ce mardi aux brûlures subies lorsqu'il a aspergé d'essence et mis le feu à la marathonienne ougandaise. "Nous considérons que justice a été rendue", a commenté auprès de l'AFP le père de l'athlète, Joseph Cheptegei.

L'activiste Viola Cheptoo a réagi à cette affaire.

L'ancienne athlète est la co-fondatrice de l'association "Les Anges de Tirop", nommée ainsi en hommage à Agnes Tirop, athlète kényane tuée par son mari à seulement 25 ans en 2021.

Son association essaye de sensibiliser le public au sujet des violences subies par les femmes athlètes. Depuis 2021, trois coureuses de haut niveau ont été tuées.

Des femmes connues et donc vulnérables

Pour l'ancienne athlète, les coureuses d'Afrique de l'Est, qui rencontrent beaucoup de succès, sont particulièrement vulnérables, leurs triomphes inspirant la jalousie de beaucoup, notamment des hommes.

Selon elle, ces athlètes devraient être mieux protégées.

"Beaucoup de femmes ont obtenu les meilleurs résultats récemment. Faith Kipyegon a réussi un doublé olympique, Beatrice Chebet a obtenu deux médailles aussi, Mary Moraa a été à nouveau médaillée... Il y aussi les filles sur le 3.000m steeple. Cette année, les femmes ont remporté plus de médailles que les hommes. Nous devrions protégeons ces femmes d'exception à tout prix", assure-t-elle.

L'assassinat d'Agnes Tirop en 2021 avait marqué la societé kényaneImage : Monicah Mwangi/REUTERS

Des violences qui pourraient freiner des carrières

Face aux violences de ces dernières années, Viola Cheptoo s'inquiète pour l'avenir des femmes en athlétisme. Elle se demande si les dernières affaires pourraient dissuader les jeunes filles de courir au plus haut niveau.

"Il est possible que les jeunes filles soient effrayées par ce qui est arrivé à Agnes Tirop et Rebecca Cheptegei et qu'elles se disent : 'si je suis aussi performante, ma vie sera peut-être écourtée'. On a l'impression que c'est quelque chose de contagieux, mais c'est parce que le problème n'a pas été abordé", affirme-t-elle.

"Il est vraiment triste que des jeunes filles regardent tout cela en pensant qu'elles pourraient devenir des victimes si elles devenaient des athlètes olympiques ou détentrices de records du monde."

Un problème national

Les violences faites aux femmes sont un véritable fléau au Kenya, où de nombreuses coureuses d'Afrique de l'Est s'entraînent, notamment dans la vallée du Grand Rift.

Les hauts plateaux de la vallée du Grand Rift sont très prisés des coureurs et des coureuses d'Afrique de l'Est. Plusieurs villages, exclusivement habités par des athlètes, existent dans cette région.Image : CASMIR ODUOR/AFP/Getty Images

Selon une enquête menée par le gouvernement en 2022, 34% des femmes âgées entre 15 et 49 ans résidant au Kenya disent avoir subi des violences physiques.

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