135 millions de dollars, c'est ce qu'il faut, selon l'Organisation mondiale de la santé, pour financer la riposte internationale à la mpox au cours des six prochains mois. L'organisation a lancé, le mardi 27 août, un appel de 87,4 millions de dollars pour soutenir ses propres activités de lutte contre l'épidémie. Une lutte qui passe aussi par la vaccination. Plusieurs promesses de fourniture de vaccins à l'Afrique ont été faites et leur concrétisation est attendue avec beaucoup d'espoir. A la réunion du Comité régional de l'OMS pour l'Afrique, organisée au Congo-Brazzaville, des annonces ont été faites à ce sujet.

Des avancées, mais on est encore loin du compte

L'Afrique estime avoir besoin de dix à 20 millions de doses de vaccins actuellement. Les Etats-Unis ont fait une promesse de donner 50.000 doses, la France 100.000, le Japon trois millions de doses, l'Espagne a annoncé qu'elle allait envoyer l'équivalent de 500.000 doses. Enfin, l'Allemagne a promis pour sa part 100.000 doses. 

Ce mercredi 28 août, le directeur général de Africa CDC, le Centre africain de contrôle et de prévention des maladies, le docteur Jean Kaseya, a toutefois assuré que le continent se rapproche de la sécurisation de près d'un million de doses de vaccin contre la mpox.

Selon lui, 215.000 doses de vaccins ont déjà été "sécurisées" grâce au fabricant danois Bavarian Nordic, auprès duquel il plaide pour un transfert de technologie vers les fabricants africains.

Selon l'OMS, le Nigeria a déjà reçu 10.000 doses de vaccins contre la mpox. Il est ainsi le premier pays de la région à recevoir des doses. Hier, le directeur général de Africa CDC a assuré pour sa part, lors d'un point de presse, que les vaccins devraient arriver en Afrique centrale et notamment en République démocratique du Congo à partir du 1er septembre prochain. 

Selon l'organisation, des plans sont en cours pour que les vaccins soient administrés rapidement aux personnes vulnérables ayant été en contact étroit avec des personnes infectées. 

Cela devrait concerner également les enfants, qui font partie de la catégorie démographique qui risque le plus de contracter la maladie et d'en mourir. Le taux de mortalité lié au virus peut en effet atteindre 10 % chez les enfants, contre 5 % pour la population générale. 60 % des cas de mpox concernent d'ailleurs des patients de moins de 15 ans.

Un processus d'acquisition des vaccins complexe

Seuls deux laboratoires produisent le vaccin efficace et approuvé par les autorités sanitaires. Le plus connu de ces laboratoires est le danois Bavarian Nordic qui facture 100 dollars la dose.

Outre les coûts, il y a aussi toute la procédure.Les vaccins ont en effet reçu une recommandation, mais ils n'ont pas encore obtenu la "préqualification " complète de l'OMS, qui est un processus long et complexe. Une liste d'utilisation d'urgence (EUL), conçue pour accélérer la disponibilité de produits médicaux non homologués, comme les vaccins nécessaires en cas d'urgence de santé publique, a donc été mise en place.

Sur ce point, le patron de l'OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, a déclaré que "le vaccin contre la variole à usage d'urgence sera inscrit sur la liste d'ici quelques semaines".

En attendant cette inscription sur la liste des utilisations d'urgence, l'Alliance du vaccin Gavi et l'Unicef ont le feu vert pour procéder à l'achat des vaccins.