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Mpox : la difficile prise en charge des déplacés en RDC

Zanem Nety Zaidi
26 août 2024

Dans le Nord et le Sud-Kivu, des déplacés touchés par le virus Mpox dénoncent une prise en charge insuffisante.

Une mère inspecte le corps de son fils pour déceler une éventuelle infection
La situation sanitaire critique dans l'est de la RDC s'ajoute à la grave crise humanitaire en cours. Image : Arlette Bashizi/REUTERS

Plus de 300 cas positifs à la variole du singe ont déjà été confirmés dans la zone de santé de Nyiragongo au nord de la ville de Goma. La plupart des cas ont été découverts dans des camps de déplacés.

Edwige Bora, déplacée de guerre et mère de quatre enfants, tous atteints du mpox, se plaint du coût de leur prise en charge dans les hôpitaux : "On dit toujours que la prise en charge des malades est gratuite, mais lorsque nous arrivons à l'hôpital, on nous donne quelques comprimés accompagnés d'une ordonnance pour que nous allons payer les médicaments à la pharmacie. Et les comprimés que l'on nous donne, ne nous servent presqu'à rien car les malades ne guérissent pas."

Observer les mesures préventives

En dehors des infrastructures sanitaires publiques, de nombreux cas positifs à la maladie de mpox, sont aussi suivis à domicile, suscitant des inquiétudes de la population qui craint la propagation incontrôlée de la maladie.

Mais Ghislain Bahati, médecin traitant, rassure et invite les populations à observer les mesures préventives, notamment le lavage régulier des mains : 

Le reportage de Zanem Nety Zaidi

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"Toute personne présentant des symptômes de la variole du singe, doit être prise en charge; et cette prise en charge doit commencer par l'isolement des malades, ce qui doit être fait soit dans la communauté (à domicile), ou bien dans des établissements de soin selon la gravité ou le degré de la maladie."

Appel à plus d'intervention gouvernemental

Pour sa part, le Docteur Thierry Turano, médecin chef de la zone de santé de Nyiragongo avoue faire face à plusieurs défis pour contenir la progression de l'épidémie et appelle à l'intervention du gouvernement : 

"Jusque-là il y a insuffisance des intrants PCI, mais aussi il se constate la démotivation des prestataires. La zone compte aujourd'hui plus de 400.000 déplacés et de là, il y a également désengagement de certains partenaires, malheureusement pendant cette période de l'épidémie. Des fois nous sommes aussi en rupture de quelques molécules pour la prise en charge des cas qui reviennent positifs, c'est pourquoi nous demandons aux autorités de mettre en place tout ce qui est utile aux prestataires afin de faire face à cette épidémie".

Situation préoccupante aussi dans le Sud-Kivu

Les difficultés liées à la prise en charge ne sont pas seulement observées au Nord-Kivu, mais aussi dans la province voisine du Sud-Kivu, où il y a quelques jours, des patients atteints de la mpox mis en quarantaine se sont échappés des hôpitaux parce qu'ils n'étaient pas nourris. Les spécialistes en santé publique craignent une accélération de la propagation dans la région en raison du non-retour dans les hôpitaux de ces patients non encore identifiés.

Il y a une semaine, Kinshasa a annoncé le décaissement de 10 millions de dollars par le gouvernement pour contrer la propagation de l'épidémie de mpox.