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Comprendre le conflit dans le Nagorny Karabakh

Bob Barry | Avec agences
20 septembre 2023

Un cessez-le-feu est entré en vigueur entre les séparatistes arméniens et l'Azerbaïdjan. Retour sur un conflit vieux de plus de trois décennies.

Azerbaïdjan | Conflit dans le Haut-Karabakh
Image : Aschot Gazazyan/DW

Considéré comme une région centrale de l’histoire de l'Arménie, le Nagorny Karabakh a changé de mains plusieurs fois au cours des siècles.

En 1813, après une période d'influence perse, le Karabakh est finalement incorporé à l'Empire russe.

Le Karabakh, bien que peuplé en majorité par des Arméniens, est rattaché à la République soviétique d'Azerbaïdjan en 1921 par Staline, avec un statut d'autonomie dès 1923.

Ce statut restera inchangé jusqu'aux dernières années de l'URSS.

Echec de l'indépendance

Mais alors que l'Arménie et l'Azerbaïdjan sont encore dans l'Union soviétique, les premières violences interethniques éclatent en 1988.

Quatre ans plus tard, en 1991, le Nagorny Karabakh organise un référendum boycotté par la communauté azerbaïdjanaise puis proclame son indépendance de Bakou avec le soutien d'Erevan.

Une indépendance qui n'a été reconnue par aucun Etat membre de l'Onu.

Avec le départ de l'armée soviétique de la région, qui laisse derrière elle ses armes, les forces en présence se lancent dans une rapide escalade des violences, débouchant sur une guerre qui a fait quelque 30.000 morts.

Le 17 mai 1994, un cessez-le-feu négocié par Moscou entre en vigueur. 

Depuis ce cessez-le-feu, les incidents et les épisodes tendus se sont succédés avec de violents affrontements.

Plusieurs migrants améniens ont manifesté pour dénoncer la guerre dans le Haut-Karabakh.Image : Comunidad Armenia del Uruguay (CADU)

Il y a trois ans, à l’automne 2020, la défaite de l’Arménie, qui s’est sentie lâchée par son allié russe, a été vécue comme un traumatisme.

Plusieurs milliers de personnes avaient manifesté à Erevan pour réclamer la démission de Nikol Pachinian, qualifié par l’opposition de "traître" pour avoir conclu une trêve avec Bakou.  

De son côté, l’Azerbaïdjan a pu compter, pendant cette guerre, sur le soutien de la Turquie, qui lui a notamment fourni des drones de combat. 

Ce mercredi (20.09.2023), les séparatistes arméniens du Nagorny Karabakh ont donc annoncé qu'ils déposeront les armes dans le cadre d'un cessez-le-feu et négocieront dès jeudi (21.09.2023) la réintégration de cette région disputée à l'Azerbaïdjan.

Cette annonce constitue une victoire pour le président azerbaïdjanais, Ilham Aliev, dans sa volonté de reprendre le contrôle de cette région majoritairement peuplée d'Arméniens.

Bob Barry Journaliste, présentateur et reporter au programme francophone de la Deutsche Welle@papegent