Il ne s'agit plus uniquement de la guerre contre le terrorisme que le Nigermène depuis plus d'une décennie. Une autre menace semble désormais aussi se dessiner : une campagne de désinformation ayant rapport avec la sécurité du pays. 

Sur les réseaux sociaux, des vidéos dont la source n’est pas authentifiée circulent et laissent croire qu'un coup d'Etat serait en cours de préparation à Niamey contre le pouvoir deMohamed Bazoum. 

Qui serait derrière la campagne?

La désinformation existait déjà au Niger mais elle s'est accrue ces derniers temps, estime Moussa Aksar, journaliste d'investigation nigérien.

Amadou Bounty Diallo, analyse politique nigérien, estime qu’il pourrait y avoir un lien avec le groupe russe Wagner.

"Peut-être que le but de cette campagne est de voir le Niger faire appel à Wagner, mais je crois qu'après le passage du secrétaire d'Etat américain Blinken, après le passage du chef d'état-major de l'armée française, l'Etat nigérien ne peut pas dans l'immédiat faire appel à Wagner."

Selon certains experts, tout se joue autour du rapport de force entre différentes puissances, notamment la France qui a ses troupes au Niger et la Russie qui se trouve déjà au Mali voisin. 

Cependant, selon Amadou Bounty Diallo, cette campagne de désinformation aurait un rapport avec la colère d'une partie des Nigériens qui ne voient pas de résultat de l'armée française dans la lutte antidjihadiste.

"C'est la présence française qui apparemment pose problème, parce que depuis douze ans, les Français n'ont pas fait preuve d'efficacité. Et les Nigériens redoutent que ce qui est arrivé au Mali ou au Burkina Faso ne nous arrive."

Cette campagne de désinformation aurait ainsi commencé à faire son chemin au sein de la population nigérienne, selon le journaliste Moussa Aksar.

"Effectivement, les gens peuvent croire en cette information-là, parce que la majorité de la population est analphabète. Elle croit déjà ce genre d'information qui circule."

Le Mali et la Centrafrique, deux pays où le groupe paramilitaire russe Wagner est présent, ont aussi connu ces campagnes de désinformation contre la présence française. 

Depuis l’automne dernier, une opération similaire serait en cours au Burkina Faso, où la présence des mercenaires russes n’est pas encore confirmée.