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Niger : Hama Amadou est en prison

2 mars 2021

Hama Amadou est poursuivi pour son rôle présumé dans les troubles qui ont suivi la proclamation des résultats du second tour de la présidentielle de février.

Hama Amadou  a été président de l'Assemblée nationale du Niger de 2011 à 2015
Hama Amadou a été président de l'Assemblée nationale du Niger de 2011 à 2015Image : Getty Images/AFP/I. Sanogo

L'opposant Hama Amadou été mis sous mandat de dépôt hier et emprisonné à la maison d’arrêt de Filingué, non loin de Niamey, la capitale.

Plusieurs chefs d’accusations pèsent sur l’ancien Premier ministre et ancien président de l’Assemblée nationale, parmi lesquels sa supposée complicité dans des manifestations et destructions de biens.

L’opposant est aussi accusé "de propagande régionaliste" et "de propos de nature à dresser les gens les uns contre les autres".

Des accusations dont s’était fait l’écho, la semaine dernière, le ministre de l’Intérieur, Alkache Alhada.

Des pneus brûlés à Niamey par des militants de l’opposition le 23 février 2021

"Le ministre de l'Intérieur agit en tant que partie prenante au conflit. Il est responsable du parti au pouvoir et très souvent malheureusement, on constate que les appareils de l'Etat sont surtout utilisés pour asseoir des velléités qui ne répondent pas aux aspirations du peuple nigérien mais à une logique qui est celle de conserver à tout prix le pouvoir. Malheureusement…", regrette Abdoulaye Seydou, le président du Réseau panafricain pour la paix, la démocratie et le développement, une des figures de la société civile nigérienne. Il doute cependant de l’objectivité de ces accusations contre Hama Amadou.

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Déclarations délictueuses

Idriss Waziri, porte-parole de Mohamed Bazoum, le candidat du PNDS-Taraya qui vient d’être élu président de la République, dit détenir des preuves des propos délictueux tenus par l’opposant pendant la campagne électorale du second tour.

Après de échauffourées entre les partisans de Mahamane Ousmane et les forces de l'ordre à Niamey le 24 février 2021Image : Reuters TV/REUTERS

"Monsieur Hama Amadou, je me souviens de ces déclarations… Il disait clairement à ses partisans qu'ils connaissent les maisons, c'est-à-dire les domiciles des militants du PNDS-Taraya et qu'ils doivent s'attaquer à eux. Je dois rappeler quand même que ces différentes déclarations ont tout de suite été suivies des faits par ses militants qui sont allés jusqu'à attaquer les maisons des leaders politiques. Nous avons même eu à déplorer deux morts durant ces actes.", explique ce proche de Mohamed Bazoum.

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Apaisement

Plusieurs autres personnes arrêtées dans le cadre des troubles qui ont suivi la proclamation des résultats ont également été placées sous mandat de dépôt.

On peut citer, entre autres, l'ancien chef d'état-major des armées, Moumouni Boureima, proche de Hama Amadou. Il est accusé d'être l'un des "meneurs" des troubles à Niamey.

"Il faut aller vers une décrispation" (Abdoulaye Seydou)

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Pour sa part, Abdoulaye Seydou demande aux autorités de prôner l’apaisement face à la tension politique actuelle:

"Je pense qu'il y a nécessité d'aller vers une décrispation de la situation et faire en sorte qu'il y ait un dialogue, faire en sorte que le processus électoral aujourd'hui connaisse un meilleur aboutissement, en faisant en sorte que véritablement, dans la transparence, les institutions en charge de régler les contentieux électoraux puissent faire leur travail, en toute indépendance et en toute transparence", conseille-t-il.

Selon nos informations, Djibrilla Baré Maïnassara, candidat au premier tour qui a soutenu Mahamane Ousmane et frère de l'ex-président Ibrahim Baré Maïnassara, assassiné lors d'un coup d'Etat en 1999, fait aussi partie des personnes détenues.