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Niger : les défis sociaux et politiques du président

19 février 2021

Le Niger compte l'une des populations les plus pauvres de la planète et la croissance démographique reste élevée.

Mohamed Bazoum et Mahamane Ousmane entendent diriger le Niger à l’issue de la présidentielle du dimanche 21 février
Mohamed Bazoum et Mahamane Ousmane entendent diriger le Niger à l’issue de la présidentielle du dimanche 21 février

En 2019, la Banque mondiale recensait plus de neuf millions et demi de personnes dans l’extrême pauvreté au Niger, soit 41,4% de la population – un taux très élevé.

La démographie du Niger se caractérise par un taux de croissance de 3,8%, avec un taux de fertilité moyen de 6,9 enfants par femme. Ceci représente d’énormes défis pour l’Etat, qui doit construire les écoles, des centres de santé.

Lire aussi → Niger : "On veut vivre dans des conditions décentes"

L’Etat s’était fixé de mieux maîtriser les naissances, par la planification familiale, pour augmenter l’autonomisation des femmes et permettre un meilleur taux de scolarité des filles.

Besoins en logement, santé, nourriture…

L’objectif était un taux de prévalence de 50% des moyens de contraception moderne pour l’année 2020 mais on estime que seules 13 à 15% des femmes nigériennes recourent au planning familial.

Les populations attendent du prochain président l’amélioration de leurs conditions de vieImage : Marou I. Madougou/DW

Les conséquences socio-économiques sont énormes (besoin en logement, transports, éducation, santé, nourriture…)

L’espérance de vie à la naissance est basse : 62 ans en 2018, selon la Banque mondiale. La population nigérienne est ainsi l’une des plus jeunes du monde, plus de 58% des Nigériens ont moins de 18 ans.

L’Unicef salue les progrès du Niger dans la protection des enfants ces dix dernières années mais le taux de chômage des jeunes de 15 à 29 ans plafonne à 24%.

Il existe une protection sociale de base dans le pays, avec des allocations familiales, des aides en cas de maladie ou d’accidents du travail et des pensions (invalidité, vieillesse, décès).

Mais ces prestations ne concernent que les travailleurs salariés – ce qui signifie que les personnes qui travaillent dans le secteur informel n’en bénéficient pas.

Les femmes font en moyenne 6,9 enfantsImage : Nicolas RemeneAFP/Getty Images

Faible implication des femmes et jeunes

Quant au chômage, il n’existe pas d’assurance pour les travailleurs au Niger mais la loi oblige les employeurs à verser une indemnité au personnel qu’ils licencient – indemnité calculée au prorata de leur carrière dans l’entreprise.

Ceci constitue une grande faiblesse du tissu social nigérien. Les partenaires onusiens notamment tentent d’appuyer la décentralisation, pour une administration également efficace sur l’ensemble du territoire.

Autres axes de développement : accéder à plus de transparence budgétaire et aussi promouvoir sans restrictions les droits des jeunes et des femmes et les inclure davantage dans les processus de décision. Même s’il y a du mieux ces dernières années, les choses évoluent lentement.

A titre d’exemple : la police nationale comptait en 2020 seulement 12% de femmes. Les réticences, notamment dans les milieux religieux traditionnels, sont encore fortes.

Une loi sur les quotas féminins a été adoptée en 2014 pour imposer un taux minimal de candidates éligibles aux élections (15 à 25%) et pour les nominations (25 à 30%). On n’en est pas encore à la parité, mais des efforts sont accomplis, sous la pression des associations de la société civile, pour promouvoir l’autonomisation des femmes et améliorer leur représentation.

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