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Au Niger, Tiani pourrait rester au pouvoir encore cinq ans

20 février 2025

Les assises nationales qui ont pris fin jeudi recommandent une transition de cinq ans renouvelables. Le chef de la transition a été élevé au grade de général d'armée.

Le général Abdourahamane Tiani lors d'une allocution sur la télévision publique
Le général Abdourahamane Tiani a renversé le président nigérien Mohamed Bazoum le 26 juillet 2023Image : ORTN/Télé Sahel/AFP/Getty Images

"Au nom du peuple souverain, les assises nationales décident : d'élever le  général de brigade  Abdourahamane Tiani au grade de général d'armée".

Les participants à ces assises ont également décidé de fixer à 60 mois, soit 5 ans renouvelable, la durée de la transition. Cette durée pourrait évoluer en fonction de la situation sécuritaire, du cahier de charges de la refondation et de l'agenda de la Confédération des Etats du Sahel composé du Mali, du Niger et du Burkina Faso. Autre décision, la dissolution des partis politiques, près de 150, et l'adoption d'une nouvelle Charte des partis politiques. 

"J'appelle à la sérénité. La parole a été donnée aux Nigériens.  Nous devons rester intègres, lucides. Il faut se concentrer sur la construction. Je pense que ces militaires ont fait quelque chose d'extraordinaire. Ils ont arrêté la descente aux enfers du pays. Moi, je pense que c'est sur une note d'espoir que ces travaux ont pris fin. Et je pense que nous devons construire sur l'avenir et essayer vraiment d'aller sur l'essentiel"  se réjouit Amadou Maman Doutsi , participant venu de Maradi, dans le centre-sud du Niger.

Amnistie pour les auteurs du coup d'Etat contre Bazoum

Du 15 au 20 février 2025, plus de 700 Nigériens ont participé aux travaux des assises nationales à Niamey Image : Salissou Boukari/DW

Les participants à cette rencontre proposent également "une amnistie pour les auteurs du coup d'Etat du 26 juillet 2023" qui a renversé le président Mohamed Bazoum

Selon Liman Ali Mahamadou dit Hamissou, ancien vice-président de l'Assemblée nationale du Niger, "l'amnistie doit concerner tout le monde et la réconciliation doit concerner tout le monde. Plus uniquement une partie du peuple. Si on dit uniquement les auteurs de la tentative du coup d'Etat du 26 juillet 2023, c'est réducteur. A mon avis, on doit libérer les prisonniers politiques, les acteurs de la société civile pour aller de l'avant pour que le Niger gagne".

Bazoum, l'oublié ?

Les assises de Niamey n'ont pas évoqué le sort du président renversé, Mohamed Bazoum. Ce que déplore Hamid Amadou N'gadé, l'ex-conseiller en communication du président déchu.

​Mohamed Bazoum, le président déchu du NigerImage : Stevens Tomas/ABACA/IMAGO

"Aucune mention du président Bazoum n'a été faite, lui et sa femme et tous ceux qui sont retenus en otage depuis bientôt deux ans maintenant. Je pense que si on veut aller vers une réconciliation, une cohésion sociale, il est important que justice soit rendue au président Bazoum. Qu'est-ce qu'on lui reproche ?" 

Ces "assises nationales de la refondation" se sont déroulées sans la participation des voix critiques encore en liberté au Niger. Le général Abdourahamane Tiani, fraîchement élevé au grade de général d'armée devra valider ces résolutions qu'il a qualifié de "nouveau départ" pour le Niger.

Une nouvelle Constitution sera élaborée pour remplacer celle dissoute après le putsch et sera "adaptée aux valeurs socio-culturelles" du Niger.

Elle reconnaîtra l'islam comme "religion majoritaire" tout en "considérant la liberté de croyances d'autres religions" dont le christianisme, minoritaire.