Plus d’une dizaine de boulangeries fermées à Niamey
26 août 2025
Au-delà de la question du pain, c’est tout le problème de l’hygiène dans plusieurs unités de production alimentaire, du Kilishi à l’eau potable, qui est pointé du doigt. Certains consommateurs nigériens dénoncent également le manque de contrôle de la police sanitaire.
Au total, 13 boulangeries sur les 114 que compte Niamey ont été fermées suite à une inspection du ministère du Commerce et de l’Industrie, via l’ANMC – l’Agence nigérienne de normalisation, de métrologie et de certification. Ces établissements sont accusés de ne pas respecter les normes d’hygiène et de qualité.
"Nous ne pouvons pas continuer à laisser ces boulangeries fonctionner dans ces conditions. C’est pour cela que 13 d’entre elles ont été fermées afin de corriger les manquements. Si une boulangerie montre des efforts et que nous le constatons sur le terrain, elle pourra rouvrir et continuer ses activités. Mais si aucune amélioration n’est constatée, elle restera fermée jusqu’à mise en conformité", explique Nayoussa Djimraou, Conseiller au ministère du Commerce et de l’Industrie.
Des obligations à remplir
Les boulangeries sanctionnées disposent de deux semaines pour se conformer aux règles d’hygiène. Tolérance zéro pour les autorités.
Un autre produit incriminé pour manque d’hygiène est le Kilishi, la viande séchée nigérienne, très prisée des étrangers.
Selon Alhaji Saidou Idi, président du syndicat des vendeurs de Kilishi,"La filière Kilishi se développe et se modernise à plusieurs niveaux. Grâce au soutien de l’État, nous avons construit des centres de production modernes : pas une seule mouche dans le processus, séchage en 24 heures dans des fours solaires, et tous les agents portent des tenues spéciales. Sur les lieux de vente, la chambre de commerce a installé des kiosques vitrés, à l’abri des mouches et de la poussière."
Manque de contrôle...
Pour Maman Nouri, présidente de l’ADDC Wadata, association de défense des consommateurs, le problème d’hygiène dans les unités de production est lié à la défaillance de la police sanitaire.
"La police sanitaire est essentielle pour veiller au respect des règles d’hygiène et à la sécurité des produits alimentaires. Elle a failli. Mais le contrôle récent sur les boulangeries a réveillé les gens. Beaucoup de produits ont désormais des normes. Ceux certifiés, comme le Kilishi, doivent respecter ces normes. En dehors du Kilishi, il y a d’autres produits, comme l’eau ‘Pur Water’, où l’on ignore ce qui se fait dans les petites unités de production."
Le ministère du Commerce annonce que ces mesures seront étendues à d’autres produits alimentaires sur tout le territoire dans les mois à venir.