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EconomieNiger

"Sans électricité, je n’arriverai pas à nourrir ma famille"

Ali Abdou
21 août 2023

Le Nigeria a suspendu la fourniture de son électricité au Niger. Les activités économiques sont fortement impactées à Maradi, la deuxième région du Niger.

Scène de rue à Maradi, dans le sud du Niger (02.11.2007)
Proche du Nigeria, Maradi, la deuxième ville du Niger devait déjà souffrir de la fin des subventions sur l’essence venue du Nigeria Image : picture-alliance/ZB

Depuis l’arrêt des importations d’électricité en provenance du Nigeria, la société nigérienne d’électricité Nigélec de Maradi ne fournit que 25% des besoins de la région, en faisant tourner ses groupes électrogènes.

Shafiu est tailleur et face au délestage mis en place, il essaie de s’adapter.

"Avant, nous travaillions sans même nous soucier des coupures ou du retour de l’électricité, raconte Shafiu sur la DW. Depuis que ces coupures ont commencé, nous avons acheté un groupe électrogène pour pouvoir travailler. Mais le groupe ne satisfait pas à nos besoins."

Shafiu poursuit : "S’il est en marche, je ne peux pas faire d’autres courses et le laisser tourner seul. Il faut aussi le laisser se reposer après un certain temps de marche. Aussi, il y a le carburant pour l’alimenter qui coûte cher depuis quelque temps. Bref, c’est un peu difficile."

Le reportage de notre correspondant à Maradi, Ali Abdou

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Les clients ont disparu

Rose, propriétaire d’un salon de coiffure pour femmes, ressent l’impact des coupures d’électricité sur son activité.

"Nous n’avons plus de clientes parce que nous ne pouvons pas travailler sans électricité. Ces derniers jours, nous n’avons plus de travail", raconte Rose à la DW. 

La propriétaire de salon fait savoir que "si les femmes viennent et qu’il n’y a pas d’électricité, on ne peut pas leur faire de traitement de cheveux ou les mettre sous casque. D’ailleurs, elles ne viennent presque plus au salon, elles savent depuis chez elles qu’il n’y a pas d’électricité. Avant, lorsqu’il y avait l’électricité en permanence, je pouvais gagner 5.000 à 6.000 francs CFA par jour. Maintenant, je gagne à peine 1.000 francs CFA, parfois 500."

Difficile de joindre les deux bouts

Adamou est soudeur, il passe ses journées à attendre le retour de l’électricité dans son quartier. Il estime que "le manque d’électricité est un gros problème parce que sans cela, je n’arriverai pas à nourrir ma famille".

"Si, par exemple, il y a coupure dans ce quartier à une heure du matin, poursuit le soudeur, l’électricité ne revient que vers 16h30 et je n’ai que trois ou quatre heures pour travailler. Mais depuis trois ou quatre jours, la situation s’est même dégradée. C’est difficile de joindre les deux bouts."

Les activités de la capitale économique du Niger, située à proximité du Nigeria, devraient rester perturbées, puisque que les coupures vont durer tant que les sanctions de la Cédéao seront en place.

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