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Les Nigériens face aux conséquences du putsch

Mahamadou Abdoulkarim
26 octobre 2023

Trois mois après le coup d'Etat, l'espoir suscité par les militaires, semble être désormais un mirage. Et l'engouement n'est plus le même chez les populations.

Des vendeurs de céréales
Le Niger subit de lourdes sanctions économiques imposées par la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cedeao), tandis que de nombreux pays occidentaux lui ont coupé leur aide au développement. Les produits sur le marché deviennent chers. Image : DW

Ce jeudi 26 octobre 2023, cela fait 3 mois exactement que les militaires sont arrivés au pouvoir au Niger en renversant par la force, le président élu, Mohamed Bazoum.

Dès le lendemain du putsch, la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest, la Cédéao et une grande partie de la communauté internationale se sont élevées contre le coup de force en imposant des sanctions.

L'espoir suscité par le coup de force laisse place à un calvaire pour certains Nigériens après les sanctions de la communauté internationale et la junte semble être à court de recettes.

" Depuis le coup d'État, vraiment en tant que femme, on vit beaucoup de choses. Par exemple, la cherté de la vie. Surtout avec les sanctions de la Cédéao, tout ne marche pas. Par exemple nos petits commerces", a estimé Yerima Zeinabou Issa, ménagère. Elle n'est pas la seule personne à se plaindre de l’amenuisement du panier de la ménagère.

La vie est devenue de plus en plus chère à Niamey, disent les Nigériens, alors que les gens commencent à ressentir le coût des sanctions économiques imposées par le bloc ouest-africain de la CEDEAO.Image : DW

Des salaires impayés

Avec l'avènement du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie, hormis le mois de juillet, ceux d'août et de septembre sont devenus les plus longs pour les fonctionnaires. Les salaires ne sont pas payés à terme échu. Une situation insoutenable pour les Nigériens.

" Aujourd’hui, les travailleurs arrivent à avoir difficilement leurs salaires. Si vous prenez, il y a la cherté des produits de première nécessité. Le sac de riz qui coûtait 10 500 à la veille du coup d'État, aujourd'hui, il coûte plus de 15 000 Fcfa. Les Nigériens aujourd'hui vivent une situation extrêmement intenable », a regretté le fonctionnaire de l'État, Mamane Ibrahim Saliah.

Quelques jours après sa prise de pouvoir par la force, le général Abdourahamane Tiani avait annoncé une transition d'une durée maximum de trois ans.Image : Balima Boureima/Reuters

Au lendemain du coup d'État, déjà, les syndicats des travailleurs qui avaient condamné la prise du pouvoir par les armes, ont interpellé les militaires sur la question du paiement des salaires.

Si le CNSP impute la situation actuelle à la communauté internationale, le Secrétaire général de la Confédération démocratique des travailleurs du Niger appelle quant à lui, les autorités à engager des négociations avec les partenaires.

"Les sanctions de la Cédéao et de l’Uemoa ont un impact néfaste sur la vie des Nigériens. Donc, il est important que les autorités actuelles engagent des discussions avec la communauté internationale pour voir comment atténuer ces sanctions. « Parce que si les sanctions continuent, le commun des Nigériens va souffrir davantage », a-t-il expliqué.

 Outre la situation sociale, la situation sécuritaire aussi se dégrade davantage. Un front sur lequel le CNSP n'a pas droit à l'échec pour avoir pris cette crise pour justifier son coup d'État du 26 juillet 2023.