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L’offre de transition de Tiani divise les Nigériens

Mahamadou Abdoulkarim
21 août 2023

Des milliers de personnes se sont réunies dimanche à Niamey et Agadez (centre du pays), pour soutenir la junte et appeler au départ des forces occidentales.

Des partisans de la junte au pouvoir se sont massivement réunis à Niamey (03.08.23)
Depuis le putsch du 26 juillet, des partisans de la junte saluent le putsch qui a renversé le président Mohamed Bazoum Image : Stringer/Reuters

On y voit un peu clair sur les intentions des militaires qui ont pris le pouvoir le 26 juillet dernier au Niger. Dans un discours télévisé samedi (19.08.23) et alors qu’une délégation de la Cédéao était à Niamey pour négocier une sortie pacifique de crise, le président du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), le général de Brigade Abdourahamane Tiani, a livré un message qui ne laisse aucune ambiguïté sur les intentions du CNSP au pouvoir.

Un message très apprécié par ses sympathisants comme Ibrahim Hamidou, acteur politique qui estime que c’est un message de fermeté et souverainiste.

"C’est un discours de fermeté dans l’énoncé du principe de la souveraineté et de l’indépendance du Niger. C’est aussi un discours de fermeté vis-à-vis des intentions aventurières et belliqueuses de la  Cédéao qui menace, il ne faut pas se le cacher sous couvert de la France, de bombarder notre pays. Et il a dit à cet effet que le Niger n’a peur d’aucune force d’agression et que ce ne sera pas une promenade de santé pour les troupes de la Cédéao au Niger."

Dialogue politique inclusif

Déclinant une partie de son agenda, le chef de la junte a évoqué une transition n’excédant pas trois ans, même si cela pourrait dépendre aussi de l’issue du dialogue national et inclusif que les militaires envisagent d’organiser pendant un mois.

Et pour l’activiste Bana Ibrahim, partisan du coup de force militaire, la transition durera dix ans s’il le faut.

Les manifestations pro-junte sont souvent l’occasion de critiquer l’ingérence étrangère dans les affaires internes du NigerImage : DW

"Le général Tiani a dit une transition qui ne devrait pas excéder trois ans. Mais il a aussi dit que ce sont les forces vives de la nation, qu’il va convoquer bientôt, qui vont se réunir pour déterminer la durée de la transition, le contenu de la transition et les objectifs de la transition. Et je vais vous dire une chose : si nous, peuple du Niger, décidons que la transition prendra dix ans, et bien ce sera dix ans."

Mépris et rejet

Le message à la nation du général de brigade Abdourahamane Tiani est qualifié de "belliqueux et de mépris vis-à-vis de la communauté internationale qui se déploie pour éviter au Niger une crise sans précédent", selon Laoual Salaou Tsayabou, défenseur de droits de l’homme et proche du régime déchu

"Ce qu’il a dit dans son discours, c’est le rejet de la communauté internationale, c’est le rejet de tout le monde. Et c’est le développement de son égo et ses ambitions personnelles. Il insulte par là toute l’intelligence du monde, et toute l’intelligence du peuple. Je pense que l’opération de police que la communauté internationale voulait faire sera rationnelle, avec une démarche prudente, cartésienne qui puisse permettre d’épargner le maximum de vie des populations civiles."  

Le message à la nation du chef de la junte a pourtant galvanisé davantage les jeunes qui se disent prêts à être enrôlés pour défendre le Niger en cas d’intervention militaire de la Cédéao. Une première opération dans ce sens qui devait avoir lieu samedi a avorté sans qu’on ne connaisse les raisons profondes.

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