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Droits humains au Niger : dégradation un an après le putsch

Mahamadou Abdoulkarim
25 juillet 2024

Douze mois après l’avènement des militaires au pouvoir, la question des droits de l’Homme et du respect des libertés fondamentales demeure préoccupante au Niger.

Le général Abdourahmane Tiani et d'autres membres de la junte au pouvoir.
Le pouvoir militaire a suspendu les activités des partis politiques et réprime toute voix discordanteImage : Balima Boureima/picture alliance/AA

Le 28 juillet 2023, deux jours après sa prise de pouvoir par la force, le général de brigade Abdourahmane Tiani déclarait que le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) respecterait tous les engagements souscrits par le Niger, notamment les instruments internationaux en matière des droits humains. Mais une année après le coup d’état militaire, des organisations de la société civile dressent un tableau sombre de la situation.

La conjoncture sécuritaire s’est fortement dégradée. "Ainsi les violations les plus graves auxquelles notre pays fait face, ce sont les atteintes à la vie, les atteintes à l’intégrité physique et les déplacements des personnes du fait essentiellement des activités des groupes terroristes et cela malgré l’avènement du CNSP, elle n’a pas véritablement cessé, cela a continué", explique Insa Garba, ancien rapporteur général de la Commission national des droits de l’Homme dissoute au lendemain du putsch qui a renversé le président Mohamed Bazoum, sur la DW. 

Violations des libertés fondamentales 

Autre problème : les arrestations arbitraires, extrajudiciaires et le maintien en prison des anciens dignitaires du régime déchu. "Cela concerne notamment des responsables de l’ancien régime", explique Assoumane Hamani, secrétaire exécutif du Collectif des organisations de défense des droits de l’Homme et de la démocratie. "Tout citoyen doit jouir, quel que soient les faits qui lui sont reprochés, d’une procédure judiciaire en bonne et due forme", insiste-t-il.

En revanche, s’agissant du droit de manifester, le Mouvement patriotique pour une citoyenneté responsable (MPCR) estime qu’aucune entrave ou dérive totalitaire n’est à reprocher au pouvoir militaire."En ce qui concerne la liberté d’opinion, la liberté d’expression, la liberté de penser et le droit à la liberté de manifestation sur la voie publique, elles sont aujourd’hui entièrement et totalement respectées", assure Ibrahim Namaiwa, membre du MPCR.

Ali Mahamane Lamine Zeine, Premier ministre de la transition, a pour mission d'assainir les finances publiques Image : Balima Boureima/Anadolu Agency/picture alliance

La presse baillonnée

La liberté de presse est elle remise en cause. Le pouvoir du général de brigade, Abdourahamane Tiani met la pression avec la révision de la loi sur la cybercriminalité, qui ressemble à une épée de Damoclès sur les journalistes et les web activistes. Des professionnels des médias sont interpellés et mis en prison. 

"Même si aujourd’hui, nous n’avons pas un média fermé, des journalistes ont été interpellés et certains sont même encore en prison", déplore Brah Souleymane, ancien secrétaire à la communication de la maison de la presse dissoute."La dernière libération, c’est celle du directeur de publication de l’enquêteur, Soumana Idrissa Maiga." 

Un an après le putsch militaire, les activités des partis politiques restent suspendues et toutes tentatives de manifestations en faveur de la libération du président déchu Mohamed Bazoum et de son épouse sont interdites.

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