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Le Parlement nigérian doit rejeter les prêts de l’État

Ishiaka Adegboye
4 août 2020

Transparency International dénonce le détournement d'argent public et demande au Parlement de ne plus valider les emprunts de l’État auprès de la communauté internationale.

Ibrahim Magu, directeur de l'agence nigériane anticorruption, dans le collimateur de la justice.
Ibrahim Magu, directeur de l'agence nigériane anticorruption, dans le collimateur de la justice.Image : DW/K. Gänsler

Transparency International Nigeria fait le lien avec le rapatriement des fonds de l'ancien dictateur Sany Abacha. Awal Musa, représentant de l’ONG, demande au Parlement un audit et un suivi des 311 millions de dollars américains de Sany Abacha, rapatriés des États-Unis. "L'histoire se répète, l'argent volé rapatrié est de nouveau volé et les fonds empruntés sont utilisés à des fins personnelles."

Awal Musa réclame aussi une meilleure transparence des fonds alloués aux structures appartenant à l’État.

"La lutte contre la corruption sous Buhari est plus coriace que par le passé"

Femi Adesinap, conseiller en communication de la présidence nigériane, rappelle toutefois que souscrire un prêt n’est pas un crime et que le présent gouvernement a fait de la lutte contre la corruption sa priorité.

Il estime qu'"il n’y a pas de vérité" dans ce que dit le représentant deTransparency International.

"Oui, le gouvernement prend des prêts et ce n'est pas en soi un crime, tous les pays du monde font des prêts, les États-Unis, la plus grande économie du monde, souscrivent des prêts. Les prêts sont pour le développement, pour l’électricité, etc... Il n’y a donc pas lieu de s'alarmer parce que notre PIB peut rembourser nos dettes. Je voudrais dire que la lutte contre la corruption sous Buhari est plus coriace que par le passé", affirme le conseiller en communication de la présidence nigériane. 

"Les fonds empruntés sont utilisés à des fins personnelles"

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Plus de transparence...

Obadiah Mailafia, économiste et ancien vice-gouverneur de la Banque centrale du Nigeria exhorte toutefois les autorités nigérianes à plus de transparence dans la gestion des fonds publics. "Prendre cinq nairas sur dix encaissés pour repayer nos dettes et que notre PIB a le meilleur ratio en Afrique de l’Ouest ne fait pas de nous les meilleurs", ajoute l'économiste.

"Avec quel pays de l'Afrique de l’Ouest souhaite-t-on se comparer ? Tous les pays d’Afrique de l’Ouest ne sont pas de solides concurrents. Le Nigeria doit se mesurer au Brésil, à l'Indonésie... Je ne dis pas de ne pas souscrire de prêt mais il est bon de rendre public comment les précédentes dettes ont été exécutées", conclut l'ancien vice-gouverneur de la Banque centrale du Nigeria. 

Pour rappel, la dette extérieure du Nigeria est estimée à 80 milliards de dollars américains.