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Economie

Nigeria : l'impact économique de la fermeture des frontières

Ishiaka Adegboye
7 novembre 2019

En place depuis deux mois, le Nigeria prolonge la fermeture de ses frontières. Les effets de la mesure font débat.

La frontière entre le Nigéria et la ville de Sèmè au Bénin.
La frontière entre le Nigéria et la ville de Sèmè au Bénin.Image : Reuters/A. Sotunde

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La fermeture des frontières avec les pays limitrophes a été prolongée jusqu’au 31 janvier 2020.

Si le gouvernement soutient que cette mesure a jusque-là renforcé l'économie nigériane et a permis de mieux lutter contre l'insécurité, la population dénonce la hausse des prix des denrées alimentaires.

Toutes les frontières terrestres du Nigéria ont été fermées.Image : DW

Pius Idoko est sociologue et conteste la vision du gouvernement nigérian concernant les résultats économiques positifs, après deux mois de fermeture des frontières :

"Le gouverneur de la banque centrale du Nigeria veut juste faire plaisir au président. Si le gouverneur avait une idée des conditions de vie des Nigérians en dessous de son standard de vie, il n'aurait pas affirmé que la prolongation de la fermeture des frontières est une bonne chose pour les Nigérians."

"C’est le double du prix."

Chris Onopkgegu et Lekan Olaseinde, deux consommateurs nigérians, racontent les difficultés qu'ils rencontrent depuis la fermeture des frontières.

"Le prix du plateau d'œufs a augmenté parce que les produits d'élevage ne sont pas locaux. De nombreuses personnes sont touchées par cette fermeture", affirme Chris. Pour Lekan, "le gouvernement rend la vie difficile à la population. Samedi dernier, mon épouse s'est rendue au marché pour acheter du riz. Mais à sa grande surprise, le prix du riz est passé à 1.000 nairas la mesure. Mais avant la fermeture des frontières, elle achetait le riz à 500 ou 400 nairas la mesure. C’est le double du prix."

L'appel de la Cédéao

De leur côté, les pays voisins membres de la Cédéao appellent à la réouverture des frontières.  Mais selon Obidiah Mailafia, économiste nigérian, la fermeture n’est pas contraire aux principes de la Cédéao.

Selon lui, ce sont les hommes d’affaires nigérians qui sont les plus touchés par.

"Dangote exporte le ciment vers les pays limitrophes mais aujourd’hui, il ne peut plus le faire. Il doit y avoir une solution politique, des engagements de part et d’autres parce que le commerce libre n’est pas synonyme de commerce illégal. Ce qui se passe en ce moment est un commerce illégal."

Le gouvernement nigérian avait présenté ses conditions pour la réouverture des frontières. Il s’agit notamment de la destruction des entrepôts de riz le long des frontières et de faire en sorte que toutes les marchandises hors Cédéao, en transit sur le territoire nigérian, soient transportées avec leurs emballages intacts.

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