Nigeria : premier bilan des victimes des violences intercommunautaires
20 avril 2011Selon des témoins à Kaduna, l'une des villes la plus touchées par ces violences, dans le centre nord du pays, les forces de l'ordre ont interpellé plus d'un millier de personnes. Au même moment les militaires continuent leurs patrouilles dans la ville. Un calme précaire semble revenir à Kaduna, après quatre journées sanglantes. Selon plusieurs ONGs évoluant sur place, plus de 400 personnes auraient été bléssées à Kano, Kaduna et Sokoto. Trois grandes villes où musulmans et chrétiens se sont entretués, ont brûlé des édifices réligieux et jeté des corps humains dans des puits.
Près de 40 000 déplacés
De sources concordantes citées par des organisations indépendantes, 40 000 personnes restent toujours retranchées dans les camps militaires et dans plusieurs locaux de la police. La Croix rouge nigérianne parle pour l'instant de 25.000 déplacés dans 7 des 14 Etats touchés par les violences post électorales. Umar Abdu Mairiga coordonne les activités humanitaires de cette ONG :
"A l'heure qu'il est nous avons 25.000 personnes déplacés internes dans les camps militaires et les postes de police dans sept Etats du pays. Deux de ces Etats se trouvent au nord-ouest et trois dans le nord Est".
Calme précaire
Dans plusieurs villes les responsables religieux ont condamné ces actes. Malgré tout la situation reste tendue et un couvre feu de 24 heures sur 24 est toujours en vigueur. Le personnel de la Croix rouge fait ce qu'il peut dans les quartiers difficiles d'accès. Selon Umar Abdu Mairiga, les victimes viennent de tous bords:
"Il y a de tout. Aussi bien des musulmans que des chrétiens. Des hommes, des femmes et des enfants".
Le général Muhammadu Buhari, ancien chef militaire, arrivé deuxiéme et très populaire dans le nord conteste la victoire de son rival, Goodluck Jonathan, mais a dit qu'il respecterait les canaux légaux. Il a appelé ses militants à arrêter les violences.
Auteur : Bob Barry
Edition : Marie-Ange Pioerron