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Les défis de la conférence sur la sécurité de Munich

Hugo Flotat-Talon
11 février 2019

La grande messe annuelle sur les politiques de défense et la sécurité mondiale s'ouvre ce vendredi à Munich en Allemagne. Ses organisateurs s'inquiètent de la multiplication des problèmes géopolitiques mondiaux.

Russland zeigt Marschflugkörper SSC-8/9M729 bei Moskau
Le rapport de la conférence de sécurité de Munich s'inquiète notamment des tensions entre la Russie et les Etats-UnisImage : Reuters/M. Shemetov

C'est la grand-messe mondiale des questions de diplomatie et de défense. La conférence sur la sécurité de Munich doit s'ouvrir ce vendredi en Allemagne. Une conférence qui réunit chaque année des chefs d'Etats, des membres de gouvernement, des corps diplomatiques, des armées ou encore des experts de ces questions. Ce lundi matin, le président de la conférence a présenté ses objectifs pour cette année. Une édition avec de nombreux défis à relever.

Si la conférence sécurité a lieu chaque année, cette édition 2019 devrait être la "plus grande et la plus importante" depuis sa création, il y a 50 ans. Mais avec "beaucoup de problèmes". C'est en tous cas ce qu'estime son président Wolfgang Ischinger. 

Des absences remarquées

Le président français Emmanuel Macron ou le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu ont déjà annoncé leur absence. Mais près de 600 experts, 35 chefs d'Etats et de gouvernements et 80 ministres des Affaires étrangères seront tout de même présents dans la capitale bavaroise de vendredi à samedi.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, qui avait brandi une pièce de métal présentée comme provenant d'un drone abattu au-dessus d'Israël lors de la conférence de sécurité 2018, ne sera pas présent cette année. Image : picture-alliance/dpa/MSC 2018/L. Preiss

En toile de fond de ce rendez-vous : les escalades verbales et militaires entre la Russie et les Etats-Unis, la défiance américaine vis-à-vis de l'Otan ou la radicalisation de certains discours politiques à travers le monde. Tout cela inquiète le président de la conférence de sécurité de Munich. "Je pense que ce serait un désastre majeur pour l'avenir de la planète si nous laissions se développer une situation entre les grandes puissances qui ressemblerait, à des jeux classiques de rivalité stérile", estime Wolfgang Ischinger.

"Je pense que nous avons suffisamment de points communs, même entre la Russie et les États-Unis, entre l'Europe et la Chine et tout le monde, pour essayer de travailler ensemble, de mettre la coopération, de mettre l'intégration au-dessus du genre de rivalité qui semble être la devise en 2019." 

Défi pour l'Union européenne

Sur 100 pages, le rapport annuel de la conférence de sécurité de Munich s'inquiète aussi de l'alliance de la Russie et de la Chine face à l'Occident, du retrait américain du traité sur les armes nucléaires de portée intermédiaire ou des craintes liées au Brexit. Pour Wolfgang Ischinger, le climat géopolitique mondial est un défi lancé à l'Union européenne. Elle doit peser pour un "l'ordre mondial libre" selon lui. 

Le président de la conférence de sécurité de Munich, Wolfgang Ischinge, plaide pour un rôle plus accru de l'Union européenneImage : picture-alliance/dpa/K. Nietfeld

"S'il y a un bloc important dans le monde qui repose sur un ordre mondial libre, ouvert et fondé sur des règles, c'est bien l'Union européenne", explique-t-il dans une interview à la DW. "Nous ne sommes pas seuls. Il y a le Canada, l'Australie, d'autres pays importants qui partagent notre intérêt pour un système mondial de libre-échange, qui partagent notre intérêt pour des institutions internationales fortes, qui partagent notre intérêt pour un système international fondé sur des règles. Nous devons créer des partenariats et des alliances." 

Critiques américaines vis-à-vis de l'Allemagne

Un travail que la chancelière allemande a déjà décrit comme "aussi important qu'au temps de la guerre froide". Angela Merkel qui doit se préparer aux critiques américaines, qui pourraient lui reprocher de ne pas engager assez d'argent dans l'Otan, malgré la hausse récente annoncée de la contribution allemande. "Le gouvernement allemand devra s'habiller chaudement", prédit le président de la conférence de Munich. Le ton est donné. Top départ vendredi.

Hugo Flotat-Talon Journaliste au programme francophone de la Deutsche WelleHugo_FT_
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