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Reddition importante dans le Nord-Kivu en RDC

Avec agences
23 juin 2021

Des dizaines de combattants ont rendu les armes à Kitchanga. La reddition la plus importante depuis l'état de siège.

Selon un récent rapport, plus de 120 groupes armés sont présents dans tout l'est du Congo (image d'illustration)
Selon un récent rapport, plus de 120 groupes armés sont présents dans tout l'est du Congo (image d'illustration) Image : Alexis Huguet/AFP/Getty Images

C'est une reddition considérée comme importante en République démocratique du Congo : celle de 134 miliciens à Kitchanga, dans le Nord-Kivu. Ils viennent de rendre leurs armes à l'armée dans une région en proie à l'insécurité, à cause des groupes rebelles. Une région qui est d'ailleurs en état de siège depuis le mois de mai dernier. Aujourd'hui, cette reddition des combattants des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) et du groupe Maï- Maï Nyaturea Abazungu est donc perçue comme une bonne nouvelle sur place. 

"Embrasser une vie meilleure"

C'est d'ailleurs dans une ambiance joyeuse, en chantant, que les miliciens ont rendu leurs armes à l'armée ce mardi 22 juin. "Notre travail dans la rébellion consistait à voler, à déranger les gens et à détruire la paix entre les gens", expliquait alors au micro de l'AFP, Jean-Paul Ndagije, un désormais ancien combattant. "Nous avons décidé de quitter la brousse, de faire sortir nos enfants de la brousse pour embrasser une vie meilleure. Parce que ceux qui se sont rendus avant nous ont une bonne vie. Leurs enfants vont à l'école alors que les nôtres n'y vont pas."

Ces redditions peuvent paraître maigres au regard des 120 groupes armés présents dans tout l'est du Congo. Mais cela reste la reddition la plus importante depuis que la région est sous état de siège. Une reddition faite aussi sous la pression de l'armée. Les militaires veulent intensifier leurs opérations avec l'état de siège, indique d'ailleurs Constant Ndima Kongba, le lieutenant-général nommé depuis mai gouverneur de la province du Nord-Kivu. "Nous allons continuer à traquer ces groupes armés partout où ils sont retranchés", insiste-t-il.

L'importance de la réinsertion

Une pression de plus et des premières opérations saluées par les habitants. Mais elles ne suffiront pas à apaiser complètement la région. Les redditions doivent en effet s'accompagner de programmes efficaces de réinsertion des anciens rebelles, insiste sur la DW Christophe Vogel, chercheur en Belgique spécialisé sur les groupes armés en RDC. "On a vu dans le passé, que des redditions ne peuvent être soutenables et durables dans la longue durée, que lorsqu'il y a un programme efficace qui s'engage avec ces combattants", explique-t-il.

Un milicien Mai-Mai en RDCImage : Phil Moore/AFP/Getty Images

Il cite des cas positifs dans certaines régions dans le passé. "Mais il y a aussi beaucoup d'autres exemples, où des combattants qui se sont rendus, ont attendu pendant six mois, cantonnés, sans aucun programme pour les prendre en charge", poursuit-il. "Et finalement ces gens sont repartis dans la forêt, ou bien encore, se sont lancés dans un rhythme de vie entre différents groupes armés et différents programmes de démobilisation en essayant de faire leur vie économique et sociale"

Récemment à Beni, dans l'est du pays, le président Félix Tshisekedi a promis des moyens pour ces programmes et assuré que la Banque mondiale s'était déjà engagée financièrement. Le président est encore en tournée dans la région. Il pourrait d'ailleurs, selon son équipe, y rester jusqu'à la semaine prochaine, le 30 juin.

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