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"Nous pouvons nous aussi apprendre beaucoup de l'Afrique"

28 avril 2017

Cette semaine, les journaux parlent notamment de l'Afrique comme un continent des possibles pour les investissements, mais aussi du rachat de Monsanto par Bayer et de ses conséquences au Burkina Faso.

Burkina Faso Baumwolle Farm
Deux producteurs de coton à Pama, au centre du Burkina FasoImage : Getty Images/I.Sanogo

"Un marché plein de chances et de possibilités": c'est ainsi que Bruno Wenn, directeur de la DEG, la société allemande d'investissement et de développement, considère l'Afrique. Plus d'un milliard de personnes vivent sur le continent dont la moitié a moins de 25 ans, explique la Frankfurter Allgemeine Zeitung qui cite Bruno Wenn : "Contrairement aux pays industrialisés qui sont saturés, l'Afrique a un énorme potentiel de croissance." Mais, affirme le directeur  de la DEG, peu d'investisseurs étrangers considèrent ce marché comme attractif.  Au lieu de prendre en compte tout ce qui s'est déjà passé, et tout ce qui est encore possible, on a tendance à systématiquement associer l'Afrique à des systèmes politiques douteux, à la famine et la corruption. Une vision négative que Bruno Wenn juge regrettable. Et cette attitude est peu surprenante vu le poste qu'il occupe : la DEG est une filiale de la KfW, la banque de développement, et à ce titre, elle encourage et finance les investissements d'entreprises privées dans les pays en développement et  dans les nouveaux pays émergents. Avant de prendre ce poste en 2009, explique le journal, Wenn a travaillé pendant près de 30 ans pour la KfW où il a notamment dirigé le département "Coopération financière avec l'Afrique subsaharienne".

Bruno Wenn, directeur de la Société allemande d’investissement et de développement,Image : picture-alliance/dpa

Il le concède : "Les problèmes de l'Afrique sont incontestables,  mais il existe une autre Afrique. Le continent est rempli d'opportunités dont ont toujours découlé des solutions créatives et innovantes", affirme-t-il.

Et de citer l'exemple de la circulation de la monnaie en Afrique de l'Est. Depuis 10 ans, explique la faz, le Kenya dispose du M-Pesa, un service bancaire qui permet aux clients de faire des transferts d'argent simples à partir de leurs téléphones portables. Pour cela, pas besoin ni d'un compte en banque ni même d'un Smartphone. Ils peuvent ainsi recevoir de l'argent via des commerçants : supermarchés, kiosks ou encore stations d'essence.

Le M-Pesa permet de faire des transferts d'argent depuis son téléphoneImage : Getty Images/AFP/T. Karumba

Aujourd'hui, plus de deux tiers de la population utilisent ce système, qui est co-financé par la DEG : selon Bruno Wenn, il s'agit là d'un exemple d'innovation adaptée aux besoins du marché africain, mais que l'on pourrait adopter aussi en Allemagne. Les Allemands sont cependant beaucoup trop habitués à ce qu'il y ait des banques à chaque coin de rue. "Nous pouvons nous aussi apprendre beaucoup de l'Afrique" conclut Bruno Wenn.

C'est ce que pense aussi Aziz Mebarek.

Cet investisseur tunisien est connu pour sa discrétion, il évite de paraître en public, affirme la Neue Zürcher Zeitung. Et pourtant, quand il parle de tout ce qu'il a fait jusqu'à présent - des packs de laits au matériel de construction - ce ne sont que des réussites. Mais la discrétion est un des éléments clés du dernier projet d'Aziz Mebarek, Africinvest, l'une des toutes premières sociétés d'investissements privés du continent. Pour cet entrepreneur, l'Afrique est un pari sur l'avenir : tout est encore possible ici, explique-t-il, et toutes les conditions sont réunies pour gagner beaucoup d'argent.

Des camps au nord de l'Afrique pourraient accueillir des réfugiés

Selon les commentateurs, Christian Kern joue avec le feuImage : Getty Images/AFP/B. Gindl

C'est le titre d'un article de la taz qui se réfère au chancelier autrichien. Christian Kern a évoqué la possibilité que l'armée autrichienne surveille ces camps. Selon lui, "sans cela, l'Europe et le monde ne pourront pas avoir la situation en mains". Pour fermer la route de la Méditerranée, il faut discuter de la protection militaire. Ce faisant, le chancelier s'engage sur un terrain dangereux d'après les observateurs, un terrain qui flirte même avec l'extrême-droite, relaie la taz.

Il est aussi question du coton transgénique au Burkina Faso

La Neues Deutschland évoque le rachat de Monsanto par Bayer. Les deux géants  de l'agrochimie vont bientôt fusionner. L'argument officiel ? Fabriquer des produits encore plus efficaces pour garantir la sécurité alimentaire. C'est d'ailleurs, note le journal, l'argument qu'a utilisé Monsanto jusqu'à présent pour justifier son expansion sur le marché de l'Afrique subsaharienne : selon l'entreprise, il s'agit de lutter contre la famine. Sauf que la réalité est toute autre, écrit Benjamin Luig, et ce sont les paysans qui en payent le prix. Notamment ceux qui, au Burkina Faso, ont adopté le coton génétiquement modifié de Monsanto. Certes, affirme le journal, le rendement a considérablement augmenté. Mais les conséquences sont lourdes et imprévisibles : des risques économiques sans parler des risques pour la santé des paysans qui cultivent ce coton. La fusion de Monsanto et Bayer peut-elle encore être stoppée, se demande la Neues Deutschland. Oui, à condition que des Etats importants ou un groupe d'Etats comme l'Union Européenne s'y opposent.

Des manifestations à Bonn en Allemagne contre la fusion de Bayer et MonsantoImage : Reuters/W. Rattay