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Nouveau gouvernement allemand: quelle place pour l'Afrique ?

Marco Wolter | Daniel Pelz
9 décembre 2021

L'équipe du nouveau chancelier Olaf Scholz ne semble pas faire de l'Afrique sa priorité.

Drapeaux de l'Allemagne, l'UA et de l'Union européenne à Berlin
Le projet Compact With Africa devrait se poursuivreImage : picture-alliance/dpa

Cette fois c'est fait ! L'Allemagne a changé de dirigeant ce mercredi 8 décembre. Le social-démocrate Olaf Scholz a pris la place d'Angela Merkel à la chancellerie. C'est désormais un nouveau gouvernement qui va gérer le pays au niveau fédérale : huit homme et huit femmes. Un gouvernement avec des membres de trois partis, les sociaux-démocrates, les libéraux et les Verts. 

Des partis qui se sont mis d'accord sur un programme pour les quatre prochaines années dans un contrat de coalition. Un document où l'Afrique est mentionnée à quatre reprises. C'est peu, quasiment trois fois moins, comparé à l'accord précédent signé par ce qu'on a appelé la grande coalition entre les conservateurs et les socio-démocrates.

Lire aussi → Quelle politique africaine pour le futur gouvernement allemand ?

"Par rapport à l'accord de coalition de 2017, la politique africaine est un thème traité à la marge, qui n'est pas central", déplore le chercheur et expert en questions africaines Robert Kappel. "Au centre des préoccupations, il y a les questions de digitalisation, l'Europe et tout ce qui concerne l'Allemagne".

Coopération avec l'Union africaine

Svenja Schulze du SPD, ministre de l'Environnement dans l'ancien gouvernement, devient ministre de la Coopération économique et du DéveloppementImage : Jens Krick/Flashpic/picture alliance

Du côté de la nouvelle coalition, on insiste sur le fait que la part du PIB allemand consacré à la coopération et au développement devrait rester identique. On rappelle aussi les ambitions écologiques du nouveau gouvernement : il veut soutenir et financer la lutte contre le réchauffement climatique en Afrique. Mais dans les grandes lignes, le nouvel accord reprend l'essentiel de ce qui existe déjà : davantage de coopération avec l'Union africaine, soutien de la zone de libre-échange en Afrique, davantage d'aide pour le Sahel confronté au terrorisme.

Economie : peut mieux faire

Du côté économique, l'initiative Compact with Africa doit être poursuivie. Mais l'économie reste toutefois largement absente. Dans le nouvel accord il n'est ainsi quasiment pas question d'investissements et d'incitations pour les entreprises allemandes à aller vers l'Afrique. Une déception pour Christoph Kannengießer, coordonnateur de l'Association africaine des entreprises allemandes, la principale association patronale pour les échanges avec l'Afrique : "Je pense qu'une coalition de progrès se doit de se mobiliser et de renforcer la relation avec l'Afrique, pour viser un réel partenariat stratégique avec le continent dans le cadre européen", estime-t-il.

Un bilan à (re)lire aussi  → Angela Merkel et l'Afrique

Un avis que partage aussi le conservateur Volkmar Klein de la CDU, désormais dans l'opposition. "Il est juste de s'occuper de la santé et de l'éducation. Mais cela doit être complété par des emplois et des perspectives, si l'on veut que le développement soit pérenne", insiste le député. "C'est pour ce la que nous avons aussi besoin d'investissements dans les pays. Et ça, on n'en parle pas."

Enfin, sur la plan migratoire, l'accord insiste sur le développement des voies l'égales pour venir en Allemagne. Des accords bilatéraux pourraient être passés avec certains pays d'origine, comme le Ghana ou le Nigeria.

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