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Nouveau risque d'escalade au Proche-Orient

Konstanze Fischer | Avec agences
2 avril 2024

Un raid attribué à l'armée israélienne a détruit le consulat iranien à Damas en Syrie, provoquant la colère de Téhéran.

Le bâtiment adjacent à l'ambassade d'Iran après le raid du 1er avril 2024
Au moins 13 personnes ont péri dans le raid sur le consulat iranien à Damas, en Syrie.Image : MAHER AL MOUNES/AFP

Il était environ 17h à Damas lundi 1er avril, lorsqu'une frappe a visé l'immeuble mitoyen de l'ambassade d'Iran dans un quartier de la capitale syrienne qui abrite plusieurs autres ambassades et des bureaux des Nations unies. Le bâtiment visé a été entièrement détruit. Il abritait la section consulaire et la résidence de l'ambassadeur d'Iran. Hosein Akbari est sorti indemne de l'attaque, tout comme sa famille et a déclaré que l'immeuble avait été visé par "six missiles tirés par des chasseurs F-35" israéliens. Les médias officiels syriens ont affirmé quant à eux que le raid avait été mené par "l'ennemi israélien depuis le plateau occupé du Golan".

Deux hauts gradés iraniens tués

On sait aussi que le bilan s'élève à au moins à 13 morts parmi lesquels deux hauts gradés iraniens : Mohammad Reza Zahedi et Mohammad Hadi Haji Rahimi étaient commandants de la Force Qods, l'unité d'élite des Gardiens de la révolution, armée idéologique de la Révolution islamique.

Pour l'heure, Israël, n'a pas réagi mais rien d'étonnant à cela : son armée a déjà mené des centaines de raids sur la Syrie sans les confirmer officiellement. Des raids qui ont pour but d'empêcher l'Iran et ses milices alliées d'étendre leur influence militaire en Syrie et qui se sont intensifiés depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza, il y a près de six mois.

Ligne rouge

Avec l'attaque de lundi, c'est cependant la première fois qu'un bâtiment diplomatique iranien en Syrie est touché conduisant plusieurs experts a parlé de "ligne rouge franchie" et de "risque d'explosion" avec une possible riposte de l'Iran, via ses alliés régionaux.

Pour rappel, Téhéran soutient le Hamas mais nie toute implication dans l'attaque sanglante du 7 octobre, prélude à la guerre entre le mouvement islamiste et Israël. La République islamique a aussi déjà affirmé qu'elle ne souhaitait pas d'une guerre régionale. Mais avec le raid de lundi, tout pourrait changer : l'Iran a en tout cas prévenu Israël qu'il allait riposter - ses alliés à savoir le pouvoir syrien, le Hezbollah libanais ou encore le Hamas, sont allés dans le même sens. Quant à la Russie, principal allié du président syrien Bachar al-Assad, aux côtés de l'Iran, elle a estimé que la frappe sur Damas était "inacceptable". 

L'Union européenne a, elle, appelé à la "retenue", rappelant qu'"une nouvelle escalade dans la région n'est de l'intérêt de personne".

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