Une élection démocratique, un président, Michael Saakachvili, qui se retire du pouvoir conformément à la constitution et une opposition qui reconnait la victoire électorale de son adversaire...c'est une nouvelle ère qui s'annonce pour ce pays de 4,5 millions d'habitants situé sur les bords de la Mer noire.

Cette élection met pourtant un point final à une lutte acharnée entre le président sortant, Mikhaeil Saakachvilli, et le gouvernement. Une lutte qui s'est traduite par un blocage de plusieurs mois.

Après dix ans au pouvoir, le président sortant a tiré un bilan plutôt positif de son action:

"Aux gens qui se plaignent de la situation économique... moi je vois un développement de mon pays - évidemment avec encore beaucoup de problèmes. Mais je demande à ces gens... la Géorgie est-elle toujours le même pays qu'il y a dix ans?"

Réformes insuffisantes

C'est vrai que depuis 2004 le président sortant a mis en oeuvre une série de réformes, notamment la lutte contre la corruption ou la modernisation de l'économie. Mais les critiques pointent du doigt une économie sous perfusion qui ne vit que de l'aide internationale et des fonds des travailleurs géorgiens à l'étranger.

Le nouveau président, Georgy Margvelachvili, a annoncé vouloir intégrer les couches qui n'ont pas encore profité de ce dynamisme : agriculteurs, artisans, PME...

Une position stratégique

En réalité, ce pays est stratégique à la fois pour Moscou et pour les pays de l'Union européenne. Notamment depuis la construction d'oléoducs qui acheminent le pétrole de la mer Caspienne vers l'Europe en contournant la Russie.

Durant sa présidence, Mikhail Saakachvili a pris ses distances vis-à vis de son ancien tuteur, allant juqu'à se lancer dans une guerre avec Moscou, perdue à l'été 2008. Le nouveau président Margvelachivili a promis pendant sa campagne de renforcer les relations de la Géorgie avec la Russie, comme avec l'Occident. Le rapprochement avec l'Union européenne et les Etats-unis ne sera certainement pas remis en question...