Nouvelle lune de miel entre Londres et Bruxelles
19 mai 2025
C'est tout sourire que Keir Starmer a accueilli lundi (19.05.2025) dans la capitale britannique la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen et le président du Conseil européen Antonio Costa.
Cinq ans après la sortie fracassante du Royaume-Uni de l'Union européenne et les tensions qui s'en suivirent, plusieurs mois de négociations ont donc abouti et le Premier ministre britannique s'en réjouit :
"Aujourd'hui, nous avons conclu cet accord historique avec l'UE. Il s'agit d'un nouveau partenariat entre une Grande-Bretagne indépendante et nos alliés en Europe. Il s'agit du premier sommet entre le Royaume-Uni et l'Union européenne. Il marque une nouvelle ère dans nos relations et cet accord est gagnant-gagnant."
Défense renforcée
Un accord gagnant-gagnant qui comprend notamment un volet défense et sécurité particulièrement scruté dans le contexte de la guerre en Ukraine et alors que l'Europe tente de se réorganiser pour faire face à un éventuel désengagement américain.
Le partenariat prévoit par exemple que Londres puisse rejoindre certaines missions militaires européennes ou participer à des réunions ministérielles de l'UE.
Dans une interview avec nos confrères du Deutschland Funk, la radio publique allemande, l'euro-député allemand, David McAllister insistait ce matin sur le rôle indispensable du Royaume-Uni dans le développement des capacités de défense de l'Union européenne.
"L'Europe doit renforcer massivement ses capacités de défense et pour cela, le Royaume-Uni est indispensable.C'est avec la France, la deuxième puissance militaire de l'Europe."
Tout n'est pas réglé
L'accord conclu à Londres ouvre d'ailleurs aussi la voie à l'accès des entreprises britanniques au futur programme européen visant à développer la base industrielle de défense au sein de l'UE... cela dit, ce point va nécessiter un second accord et une participation financière britannique.
Bémol aussi sur la mobilité des jeunes - un point sur lequel l'Allemagne s'est particulièrement engagée souhaitant que les jeunes Européens puissent de nouveau venir étudier et travailler plus facilement au Royaume-Uni, sur une période limitée. Le sujet reste sur la table mais nécessitera de nouvelles négociations alors que le gouvernement de Keir Starmer redoute tout ce qui peut s'apparenter à une forme de libre circulation et à une augmentation des chiffres de l'immigration… ou tout ce qui peut donner de l'eau au moulin du parti anti-immigration britannique, Reform UK, en pleine renaissance.
Le Royaume-Uni et l'Union européenne se sont également entendus pour prolonger un accord sur la pêche et assouplir certaines relations commerciales.