Nouvelles violences dans le nord du Nigeria
28 octobre 2012« Soudain, il y a eu une énorme explosion quand le véhicule a atteint le bâtiment » raconte un témoin, cité par l'Agence France Presse. Le bâtiment en question, c'est l'église catholique de Sainte Rita, située dans les environs de Kaduna. Elle a été touchée dimanche matin, pendant le service religieux, par un attentat à la voiture piégée. Le bilan est encore provisoire : au moins sept morts, dont le kamikaze, selon l'Agence nationale des secours d'urgence. Des dizaines de blessés ont été transportés dans les hôpitaux de la région. L'explosion a par ailleurs détruit de nombreux édifices aux alentours.
Représailles sanglantes
Peu de temps après l'attentat, des chrétiens armés de machettes et de bâtons sont sortis dans les rues de Kaduna et se sont livrés à des actes de représailles à l'encontre de personnes pouvant être de confession musulmane. Malgré les appels au calme des responsables locaux, au moins un homme a perdu la vie, brûlé vif alors qu'il circulait en mobylette. La police a érigé des barrages routiers et monté des patrouilles à travers Kaduna pour empêcher que les violences ne s'étendent.
Kaduna déjà visé
L'attentat de ce dimanche n'a pas encore été revendiqué mais tout porte à croire qu'il est l'oeuvre des islamistes de Boko Haram. Mode opératoire, cible choisie, localité visée. L'Etat de Kaduna, où est située la ville du même nom, est en effet situé á la frontière entre le sud du Nigéria à majorité chrétienne et le nord à majorité musulmane. Il a déjà été frappé à plusieurs reprises par des actes meurtriers, également attribués au groupe radical. En juin dernier, ce dernier s'est ainsi rendu responsable de trois attaques suicide visant des églises de la région. Au moins 90 personnnes avaient été tuées dans les affrontements qui avaient suivi. Ces derniers jours, des rumeurs circulaient par ailleurs concernant de possibles attaques au cours du week-end.
Impuissance des autorités
Selon l'organisation Human Rights Watch, au moins 2.800 personnes ont été tuées dans des affrontements liés à Boko Haram depuis 2009. Le président Goodluck Jonathan a condamné l'attentat de ce dimanche et a promis un combat plus ferme contre la terreur. De plus en plus de de Nigerians ont déjà prévenu qu'il y aurait davantage de représailles si les violences venaient à se poursuivre.