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Un numéro vert en Guinée pour dénoncer certains abus

Bangaly Condé
13 septembre 2021

Le numéro 100 est déjà opérationnel. Il permettra à la population de dénoncer tout abus venant des forces de défense et de sécurité.

Les militaires guinéens se veulent rassurants quant au respect des droits de l'homme
Les militaires guinéens se veulent rassurants quant au respect des droits de l'hommeImage : Souleymane Camara/REUTERS

Au pouvoir depuis une semaine, la junte militaire continue de prendre des mesures pour rassurer la population. Elle a interdit la création de mouvements de soutien en sa faveur et met à la disposition des populations, un numéro vert.

Ce numéro permettra à la population de dénoncer tout abus venant des forces de défense et de sécurité.

Le numéro 100 est déjà opérationnel chez tous les opérateurs de téléphonie mobile. Le service est fonctionnel 24 heures sur 24.

Alpha Condé, président déchu par les militaires, le 5 septembre 2021Image : AFP

La mise à disposition de ce numéro vert est bien appréciée par les populations de Conakry.

Karamo Nabé, un habitant rencontré dans la commune de Matoto (l'une des cinq communes constituant la ville de Conakry) estime que, "La plupart des Guinéens ont la peur au ventre parce que, quand les militaires sont au pouvoir, ils se croient tout permis. Alors que ça ne devrait pas être le cas. Du moment où ce numéro sera à la disposition de la population, cela peut freiner un peu les militaires à ne pas faire du n’importe quoi. Je pense que ça peut réduire le laisser aller. Cela va amener la population à croire en la junte militaire", explique Karamo Nabé.

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Le reportage de notre correspondant en Guinée

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Des abus déjà signalés

Avant l’opérationnalisation de ce numéro vert, certains militaires avaient commencé à arnaquer les populations surtout des opérateurs économiques. Alassane Soumah, un opérateur économique dit avoir échappé de justesse à des velléités d’un agent des forces de défense et de sécurité, samedi soir. Un autre opérateur aurait aussi échappé à des abus.

"Tout près du stade du 28 septembre, un militaire avait appelé son chef. Après leur entretien téléphonique, il a voulu arnaquer cet opérateur. Quelqu'un est venu rappeler au militaire que des mesures ont été annoncées à la télé. Quand le militaire a compris cela,  il s’est éclipsé. Pour moi, ces mesures sont importantes et vont empêcher certaines choses", raconte-t-il.

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Mamady Doumbouya, l'homme qui a renversé Alpha CondéImage : CELLOU BINANI/AFP/ Getty Images

Selon Aboubacar Doura Koita, acteur de la société civile et président de la jeunesse Cédéao- Guinée, la junte militaire doit envisager en plus du numéro vert, d’autres mesures pour barrer la route à ceux qu’il appelle les "militaires incontrôlés."

"La mise à disposition des numéros vert pour permettre de dénoncer les abus et comportements irresponsable de certains agents est une mesure très salutaire. Mais, ce n’est pas suffisant en termes de démarche. Il va falloir réfléchir encore pour que des citoyens puissent être à l’abri des comportements qui peuvent venir de certains éléments qui manquent en quelques sorte de contrôle", estime Aboubacar Doura Koita.

L'opposant Cellou Dalein Diallo dit faire confiance aux militairesImage : John Wessels/AFP

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En plus de ces mesures, les militaires ont annoncé l'ouverture à partir de ce mardi (14.09.2021), de concertations nationales qui s’achèveront vendredi prochain.

Au programme, une série de rencontres avec les forces politiques, la société civile et les représentants des compagnies minières, pour préparer la formation d'un gouvernement dit d’unité nationale.

Un gouvernement qui sera chargé de conduire la transition dont la durée n’est pas encore connue.

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